Petite leçon équestre à destination des entrepreneur.e.s qui veulent incarner leur entreprise
Cet article est issu d’un des mini-articles que les abonnés reçoivent à chaque newsletter. Ce mini-article en particulier a été tellement apprécié que j’ai décidé d’en faire un article sur le blog. Cette fois, il ne s’agit pas d’un plan méthodique à suivre mais plus d’un partage. J’ai voulu te partager une petite expérience équestre à destination des entrepreneur.e.s, histoire qui me tient beaucoup à coeur et qui, je l’espère pourra te servir (ne t’en fais pas, tu auras la conclusion concrète et applicable de cette histoire à la fin de l’article). Aujourd’hui, je te parle donc de l’importance de passer du savoir-faire au savoir-être dans ton business 😉
Aujourd’hui, je veux te raconter une petite histoire équestre qui s’applique à nos vies d’entrepreneur.e.s ou de futur.e.s entrepreneur.e.s (ne pars pas en courant tout de suite, c’est intéressant!). L’idée m’est venue, voilà quelques semaines, en écoutant le TEDx de Frédéric Pignon. J’étais vraiment comme une gamine quand j’ai vu qu’il avait fait un TEDx. Pour te le situer si tu ne viens pas du monde du cheval, Frédéric Pignon, pour moi, c’est un peu comme Steve Jobs pour un fan d’Apple. Dans cette conférence, il parle de comment le cheval l’a amené à savoir-être. Et j’ai repensé à une histoire que j’ai vécu au cheval et qui, je crois, peut filer des billes pour nos quotidiens de freelances/entrepreneur.e.s
Le contexte
Il y plusieurs années, ma monitrice m’a confié un cheval, récupéré par ses bons soins après des années de maltraitance. Je te laisse imaginer à quel point ce n’était pas un cheval « zen ». Je pensais vraiment que ça n’allait pas matcher entre lui et moi : lui l’anxieux, moi la nerveuse. Ca m’a d’ailleurs valu une négociation ardue avec ma monitrice (soldée par un échec -j’aurais du le savoir- car elle, elle savait tout ce que l’on pouvait s’apporter). Perso, à ce moment là, je me dis qu’on va dans le mur (bon état d’esprit pour commencer n’est-ce pas ? ;))
Je te le donne en mille : ça n’a pas matché -au début-. En fait, on avait peur tous les deux. Et puis, j’ai compris qu’en fait, je n’avais pas su lui parler ou plutôt, je n’avais pas su me taire et le laisser m’expliquer.
La première après-midi avec lui, je suis allée le chercher dans son pré, je l’ai brossé, bichonné, on a commencé à prendre contact. Puis on est allé travailler dans le rond de longe (si tu ne sais pas ce que c’est, c’est tout simplement un cercle de diamètre variable, clôturé, dans lequel on travaille les chevaux à pied), je l’ai lâché et sa première réaction a été de partir au galop en me jetant ses postérieurs (les pattes arrières) à la tronche. Super, ça commence bien. Par chance pour moi, je ne les ai pas pris dans la tête.
Une après-midi à ne rien faire
Voyant son manque de confiance en moi criant, on passe à la méthode pacifiste. Je le laisse galoper environ 500m puis je m’accroupis (jamais assis.e, trop dangereux!) au centre et je le laisse faire. Il tourne-vire pendant de longues minutes. Je sais que ça peut durer longtemps jusqu’à ce qu’il baisse la tête, qu’il machouille, qu’il s’approche. Ca, c’est le protocole. C’est comme ça que ça se passe, souvent, c’est comme ça que j’ai appris. Méthode éthologique. Mais ça ne marche pas. Je perds patience, j’essaie de ne pas lui montrer mais ces animaux sont des éponges. Tout ce que tu ressens, ils le ressentent aussi. Il s’énerve, s’agace, tape des pieds, me regarde de travers et on perd le contact.
(Pour la petite histoire, ça a souvent été électrique entre lui et moi, on a mis du temps à se parler, à se comprendre et surtout, à s’écouter)
En fait, je savais ce que je devais faire pour lui mais je ne savais pas ce que je devais être pour lui. Cette route là, on l’a parcouru ensemble et il m’a tellement appris :Apprendre à arrêter (parfois) de faire pour laisser la place à ce que nous voulons être.
J’ai passé plusieurs après-midis entières (l’été, en pleine cagnasse comme on dit dans le sud), accroupie à quelques mètres de lui, à essayer de comprendre ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait, ce qu’il attendait de moi. Pendant que je me demande tout ça, il s’en pose pleins lui aussi des questions :
- C’est qui celle-là ?
- Est-ce que je peux lui faire confiance ?
- Va-t-elle me faire du mal ?
- Qu’est-ce qu’elle fout assise par terre ?
Lui, il s’en foutait de ce que je savais faire. Il voulait savoir qui j’étais. Et finalement c’est quand j’ai commencé à lâcher mon protocole, mes apprentissages, mon « savoir-faire » que j’ai commencé à l’écouter lui (et pas moi et ce que je voulais obtenir de lui) qu’il a enfin baissé la tête, machouillé et il s’est avancé.
L’importance du savoir-être dans l’entrepreneuriat
Tu te demandes peut-être quel est le lien entre cette histoire et l’entrepreneuriat ? J’en vois deux :
- L’importance de savoir se taire pour observer, comprendre, écouter, entendre. L’empathie quoi ! On n’est pas bons vendeurs quand on n’écoute pas réellement les besoins des gens
- L’importance de l’authenticité dans ton entreprise, de l’incarner et donc, de savoir-être un entrepreneur (et pas uniquement de savoir-faire du business)
Je sais que je fais toujours l’apologie de l’action (et je maintiens ce que je dis) : tant que tu n’as pas agis, c’est que tu n’as pas décidé. Mais pour une fois, je vais lâcher mes discours de coach pour qu’on se rappelle qu’agir c’est une chose, mais quand on agit sans incarnation (au sens littéral du mot, incarnare), à un moment ou à un autre, on perd la connexion. Et si tu perds la connexion avec ton business, peut-être que tu arriveras à générer du chiffre d’affaire mais ça s’arrêtera là.
Je crois qu’il est essentiel de se poser la question de quel.le entrepreneur.e tu veux être ? C’est une question vaste qui peut te donner la sensation de ne pas savoir par quel bout la prendre. Or, ce travail d’introspection est essentiel pour ton activité !
Entrepreneuriat sans introspection, ça donne quoi ?
Rien de bon ! Si l’introspection n’est pas claire, ton positionnement ne sera pas clair. Et si ton positionnement n’est pas clair, ta stratégie ne le sera pas non plus. Et si ta stratégie n’est pas claire et bien … c’est la grosse cata ! (J’ai un prof de psy qui disait toujours « il ne faut pas que ce soit le papier peint qui tienne les murs ! »). Concrètement, ça donne :
- Une activité pas réellement alignée avec tes envies et besoins. Au mieux, ça te rend malheureux.se, au pire tu finis carrément par envoyer bouler tout ton travail
- Une activité en pivot constant car au fond, tu ne sais pas vraiment ce que tu veux faire de ta boîte
- Une activité qui ne fonctionne pas (ou pas assez) car tu n’es pas aligné.e avec. Et ça, crois moi d’expérience, les clients le sentent !
En plus, cette « quête de toi », elle te servira pour ta boîte, mais elle te servira pour tout dans la vie. C’est un long chemin, qui ne se finit pas en 6 mois, c’est certain. Mais plus on s’y met tôt et mieux c’est 🙂
Quand tu bosses à ton compte, tout dépend de toi. Bien se connaître, c’est donc fondamental :
- Il faut bien se connaître pour gérer cette pression, pour bien savoir où sont nos forces et ressources et également, où sont nos « points faibles » pour anticiper les moments difficiles. Retiens bien : une des clés de ta réussite, c’est l’anticipation !
- Il faut bien se connaître pour créer l’activité qui te correspond le mieux(encore une fois : optimal et pas maximal). Tu ne créeras pas LE truc 100% parfait, ça n’existe pas. Par contre, si tu te connais bien, tu pourras créer LE truc dans lequel tu fonctionnes le mieux. Et forcément, tu seras plus efficace, plus productif.ve et surtout, plus heureux.se (parce qu’être productif.ve c’est bien mais quand on est malheureux.se, c’est vachement moins bien. T’es quand même là pour être Bien dans ta Boite ?)
Et toi ? Tu l’incarnes ton entreprise ?
Si tu as besoin d’avancer sur cette question, tu peux :
- Te mettre au cheval
- Rejoindre le groupe privé Facebook pour être aidé.e dans tes réflexions
- Entamer ton programme individuel sur mesure
- Réaliser au moins ton bilan des forces pour avoir une bonne base d’introspection