La semaine dernière, je te partageais mes réponses à la (grande) question « peut-on être positif tout le temps ?« . Cette question, on me la pose souvent notamment lié à ma spécialité en Psychologie Positive et je sens que cette discipline est parfois un peu floue vue de l’extérieur. Alors aujourd’hui, je te partage 7 outils de psychologie positive à appliquer au travail de manière concrète !
#1 : Booster sa créativité
Ah la créativité ! On en entend souvent parler quand on est à son compte n’est-ce pas ? C’est une ressource importante au travail, notamment pour toi, entrepreneur.e. Elle fait d’ailleurs partie des 24 forces de caractère reconnues en Psychologie Positive.
Bien qu’elle soit importante, il arrive qu’on se dise qu’on est « pas créatif » (et puis c’est comme ça). C’était mon cas d’ailleurs. Sauf que la créativité est une aptitude et donc, elle se travaille. Elle nous permet de trouver de nouvelles solutions, de changer de vision, d’être attentif.ve à de nouvelles opportunités. Elle est même reconnue par le World Economic Forum comme l’une des 4 compétences clés de notre époque.
Comment on fait ?
Il n’existe pas une méthode miracle pour développer sa créativité mais voici quelques idées à appliquer au quotidien dans ton job pour la booster :
- S’intéresser à un truc nouveau par jour (laisse-toi surprendre par un bouquin improbable ou un podcast que tu n’aurais pas écouter habituellement)
- Travailler sur son intuition : faire l’effort d’y être attentif.ve et de la suivre plus souvent
- Mollo sur le perfectionnisme exacerbé et le conformisme à tout va qui tue la créativité
- Augmenter le niveau de complexité des tâches quotidiennes ou ajouter des tâches plus complexes de temps en temps pour stimuler ton ami le cerveau
- Face à un problème, faire l’effort d’explorer tous les angles de vue possibles sur ce dernier
- Faire plus les choses que tu aimes et si possible, faire moins ce que tu n’aimes pas faire
#2 : La méthode SPARC pour développer sa résilience
Cette méthode a été développée par Ilona Boniwell, chercheuse en Psychologie Positive. Cette méthode permet de développer la résilience grâce aux 5 acronymes :
- Situations
- Perceptions
- Autopilotes
- Réactions
- Compréhensions
Le but est de te rendre compte de tes réactions automatiques et de développer ta résilience pour pouvoir faire face aux futures situations problématiques, notamment au travail (ex : conflit avec un client, avec un concurrent, baisses d’activité …)
Comment on fait ?
Choisis un échec récent et pose-toi les questions suivantes :
- Situation : Qu’est-ce qu’il s’est passé objectivement ? Quels sont les faits ?
- Perceptions : Quelle est ton interprétation de la situation ? (Sois précis.e) Quelle autre interprétation aurais-tu pu tirer ?
- Autopilotes : Qu’est-ce que tu as ressenti ? Que pourrais-tu faire pour te sentir mieux dans cette situation ?
- Réactions : Qu’est-ce que tu as fait ? Qu’est-ce que tu pourrais faire autrement la prochaine fois ?
- Compréhension : Ce que tu as appris de cette situation
#3 : La gratitude
La gratitude fait partie des meilleurs outils de psychologie positive à appliquer au travail, vite ! Très vite ! C’est une notion de Psychologie Positive très importante et qui a prouvé ses effets positifs. Elle améliore le bien-être, les relations sociales, le sommeil, augmente les comportements de coopération et d’entraide. Bref, autant ne pas la laisser de côté et faire taire notre préjugé récurrent que « c’est un truc de bisounours! ».
Elle s’inscrit dans une démarche globale en Psychologie Positive de réorientation de l’attention vers les aspects positifs du quotidien et de reconnaître la part des autres dans notre bien-être. C’est, elle aussi, une des 24 forces de caractère.
Comment on fait ?
- Réorienter l’attention : Tu souffres surement du biais de négativité et c’est bien normal. Notre cerveau a appris à être très (très) attentif aux éléments négatifs de notre environnement pour nous en protéger. Sauf que là, on va travailler à avoir une vision plus globale de la situation et donc remarquer les aspects positifs.
- Noter ces éléments : tous les soirs, avant de t’endormir de préférence (ça améliore le sommeil!), note au moins 3 éléments de ta journée pour lesquels tu es reconnaissant.e. A force de le faire, tu entraînes ton cerveau à être attentif à ces moments de gratitude
- Développer ton empathie : étape indispensable pour te rendre compte de la part des autres dans ton bien-être ! Repense à une situation qui s’est bien passée et repère l’implication des autres dans ce bon déroulé.
#4 : Changer son rapport au temps
Toi aussi tu cours partout ? Tu n’as jamais le temps de rien, tu n’arrives plus au bout de tes to-do-list ? Tu n’es pas le/la seul.e, c’est un des maux de notre époque. Certes, nous travaillons moins qu’avant en temps. Mais nous perdons du temps partout : réunions, métro, bouchons, réseaux sociaux, etc. Morale de l’histoire ? On court tout le temps (après quoi, on ne sait pas mais on court)
Comment on fait ?
Les psychologues Zimbardo et Boniwell ont développé la notion de Perspective Temporelle. Cela définit 5 perspectives temporelles qui affecte ta perception des choses. Je te propose donc de repérer la dominante chez toi, de comprendre comment elle impacte ta vie, si tu en es satisfait.e et les modalités pour en changer le cas échéant :
- Personne orientée futur : Tu travailles pour obtenir des récompenses futures
- Personne orientée présent fataliste : Tu te sens souvent impuissant.e face aux évènements de la vie
- Orientée présent hédoniste : Tu te concentres sur tes besoins et désirs à satisfaire « là, maintenant, tout de suite » et tu te soucie moins des conséquences à long terme
- Personne orientée négatif passé : Tu as tendance à avoir des regrets et à te demander ce que tu aurais dû faire autrement
- Personne orientée positif passé : Tu repenses au passé avec plaisir quitte à ce que les opportunités présentent te passent sous le nez.
#5 : L’approche narrative
Cet outil se base sur l’idée que tu ne vis pas réellement le monde mais que tu vis les récits que tu te racontes sur le monde. Evidemment, ces récits ont une grande influence sur ta façon de mener ta vie. Il n’existe pas de « vraie réalité », il existe des projections et constructions. Par exemple, « être entrepreneur.e » est une identité acceptée alors qu’être « chômeur.se » est considérée comme une identité « problème ».
Comment on fait ?
- Je te propose d‘identifier les histoires que tu te racontes et qui soutiennent ton identité et tes valeurs de vie (celles qui sont vraiment importantes pour toi).
- Prête attention aux « personnages » de cette histoire
- Mets à distance et objectivise les identités « problème » de ton histoire. Sois attentif.ve aux conséquences de ces identités sur l’image que tu as de toi-même, sur tes relations, sur ta relation au travail …
- Définis ton « histoire préférée » pour lutter contre ce que tu as identifié à l’étape précédente.
Peut-être que tu as une vision de ton identité sur laquelle tu as construit toute une histoire : « Je ne sais pas prendre des décisions », « je ne peux pas embaucher car je ne sais pas manager », « je ne peux pas me lancer à mon compte car je suis trop anxieux.se » etc. Cette méthode est un peu comme une carte mentale : elle te permet d’explorer les territoires envahis par des problèmes, ceux qui sont vierges de toute exploration, etc.
#6 : Le modèle PERMA
Le fameux modèle PERMA de Martin Seligman, très grand nom de la psychologie positive. Il permet d’évaluer ton niveau de bien-être psychologique et à faire de meilleurs liens entre épanouissement personnel et performances.
Comment on fait ?
- Emotions Positives (P) : Prend conscience de ce qui t’emmène des émotions positives et notamment dans ton travail
- Engagement : Repère tes moments de flow (tes moments au travail où tu ne vois pas le temps passer tellement tu t’éclates)
- Relations : Etablis et nourris des relations positives dans ton job (clients, fournisseurs, salariés, collègues, concurrents …)
- Sens (M) : Te concentrer sur ce qui donne du sens à ta vie et notamment, quelle est la part de sens dans ton travail
- Accomplissement : Fixe-toi des objectifs ambitieux (mais réalistes) au travail
#7 : Les prophéties auto-réalisatrices
Issues du travail de Robert Merton, les prophéties auto-réalisatrices réunissent les phénomènes de « prédictions créatives ». En gros, quand tu crois dur comme fer à quelque chose, tu as plus de chances de voir se produire cette croyance. Si tu passes ton temps à te dire « je suis nul.le », tu mettras peu ou pas de choses en place pour réussir et donc, tu vas « réaliser la prophétie ». A l’inverse, si tu te dis tout le temps « je vais tout faire pour que ça marche », tu as bien plus de choses que ça fonctionne !
Comment on fait ?
- Il faut déjà prendre conscience de tes prophéties. je te le dis d’avance : cette étape n’est pas simple à faire seul.e car essayer de repérer ses filtres avec ses propres filtres … C’est pas simple ! Mais c’est faisable 😉 Sois attentif.ve à ton langage verbal et non-verbal. Essaie l’approche narrative vue plus haut.
- Une fois que tu as trouvé des croyances handicapantes, te demander ce que tu pourrais penser de plus aidant.
- Renforce ensuite ces « nouvelles » croyances pour qu’elles s’ancrent dans tes schémas mentaux.
Si tu veux creuser les outils de psychologie positive à appliquer au travail, je te conseille un bouquin fort sympathique qui m’a également aidé à construire cet article : La boite à outils de la Psychologie Positive au travail, aux éditions Dunod. Dans les grands classiques du sujet; tu peux lire Vivre la Psychologie Positive de Martin Seligman.
Et toi, dans ces outils de psychologie positive à appliquer au travail, par lequel tu commences ?
- Rejoins la communauté des entrepreneurs heureux (oui, c’est presque comme dans la chanson) de Bien dans ta Boite pour co-construire ta réussite.
- Tu rêves de changer ton quotidien ? D’apaisement, de sérénité, de transformation ? >> Avec le coaching sur-mesure
Merci pour ce très bon article.
Merci beaucoup Guillaume ! 😀