Aujourd’hui, tu vas pouvoir découvrir le parcours, le quotidien et les conseils de Magali, facilitatrice et experte RH. Après avoir pratiqué pendant plusieurs années en salariée, Magali a fait le choix de se lancer de son côté. Elle te partage son parcours et sa vision de la Qualité de Vie au Travail.
Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Je me présente, je m’appelle Magali, j’ai 38 ans, 3 enfants. J’ai exercé pendant 15 ans le métier de RRH dans deux grosses PME et au cours des 6 dernières années dans une grande entreprise pour la région midi-Pyrénées.
Je suis en portage salarial depuis mai dernier (en cours de création de ma structure). J’accompagne les chefs d’entreprise, service RH, chefs de service, managers pour qu’ils se saisissent du sujet du bien-être au travail et deviennent autonomes sur ces questions en collaboration avec leurs équipes grâce à des conférences, ateliers et formations.
Mon objectif est de donner aux participants tout ce dont ils ont besoin pour :
- Créer un lieu de travail plus heureux et plus productif (car je crois profondément que les deux sont étroitement liés)
- Avoir l’énergie et la volonté de réellement apporter un changement (parce que je pense que c’est déterminant dans la réussite d’un tel projet).
Après une longue expérience de RRH en PME, tu décides de tout quitter pour lancer ton activité entrepreneuriale. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Je crois que c’était devenu une évidence … Fille d’entrepreneur, je portais déjà en moi cette envie de voler de mes propres ailes depuis de nombreuses années.
A titre personnel, j’ai la forte conviction qu’être heureux au travail est important et j’avais besoin de trouver un sens qui dépasse une simple logique économique, je ne me voyais pas garder un poste pendant les 30 prochaines années, certes confortable au sens traditionnel, mais qui ne m’apportait plus d’épanouissement…
En terme d’exemple pour mes enfants ce n’était pas cohérent, je ne voulais plus de distorsion entre mon discours et mes actes. L’idée de départ était donc de créer le poste qui correspondait à ce que j’étais, l’entrepreneuriat correspondant mieux à ma personnalité.
Ce projet s’est également appuyé sur une autre forte conviction qui s’est forgée au fil des années : l’Humain est la principale valeur d’une entreprise et dans les moments où on l’oublie (culture de l’urgence, complexification à outrance des process au détriment des relations…) surviennent généralement des problématiques RH (absentéisme, turn-over, désengagement jusqu’à malheureusement des situations de souffrance dramatique…) qui peuvent avoir de lourdes conséquences (aussi bien économiques qu’humaines).
Je crois que la QVT / le bien-être / le bonheur au travail (peu importe la sémantique retenue) deviendront déterminants dans les années à venir. Notamment face aux nouveaux paradigmes du monde du travail (arrivée des nouvelles générations, digitalisation…), les entreprises qui ne prendront pas ce virage seront selon moi condamnées sous des délais très brefs. Or, face à cela, les PME n’ont pas toujours les moyens (temps, argent, humains, compétences…) pour se transformer. Je n’oppose pas les entrepreneurs et leurs collaborateurs, je crois au contraire fortement qu’ils ont des intérêts communs et qu’ils ont tous intérêt à travailler ensemble pour écrire l’histoire de leur Entreprise.
Enfin, j’avais envie de montrer que les notions de profitabilité et de social étaient réconciliables et d’œuvrer en ce sens. Je suis pourtant quelqu’un de très rationnel, ancrée dans le réel, le terrain. Si j’ai décidé de prendre ce que certains appellent « un risque » c’est parce que le sujet que je porte dépasse mon intérêt propre.
J’imagine que cette décision a été murement réfléchie : comment as-tu dépassé tes peurs de te lancer à ton compte ?
Sans y mettre des mots, j’ai commencé à vraiment me poser des questions sur la manière dont je menais ma carrière professionnelle et ma vie en général lors de mon 3ème congés maternité en 2016… mais j’ai repris le travail tête baissée quand le moment fut venu, le malaise s’était conscientisé mais je refusais, je crois, de voir l’évidence. La vie m’a poussée assez rapidement à ouvrir les yeux et à me poser les vraies questions sur ce que je voulais. Sans entrer dans les détails, la maladie de ma petite dernière déclarée alors qu’elle avait 20 mois m’a obligée à repenser mes priorités …
Et puis, des rencontres ! Laurence Vanhee, d’abord, qui avait théorisé ce que j’expérimentais sur le terrain. Mais celle qui a été déterminante a été Angelika MZELCKO lors d’un atelier qu’elle organisait. Elle m’a simplement fait comprendre que si je ne me jetais jamais, si je restais enfermée dans mes peurs je risquais de le regretter … La graine était plantée ! C’était en juin 2018. 9 mois plus tard, je quittais mon poste.
Tu écris beaucoup : est-ce que cette activité t’aide au quotidien ? Comment ?
J’ai toujours adoré cet exercice, petite, avant même de savoir écrire, je dictais à ma maitresse ou à ma maman mes « créations ». Avoir à nouveau le temps aujourd’hui de le faire m’aide à me sentir plus légère, à rendre concret ce qui se passe dans ma tête.
Écrire pour partager aussi. J’aime le fait de diffuser mes idées mais également le fait de discuter avec ceux qui pensent différemment car je crois que le dialogue et les confrontations des points de vue font avancer les choses.
Tu m’as dit que l’Homme est la clé de beaucoup de problématiques rencontrées en entreprise. Quelles sont, d’après ton expérience, les sources de conflits majeures dans le monde du travail ?
Pour résumer je citerais Nietzche :
« le diable est dans les détails »
J’ai pu constater que beaucoup de conflits démarrent sur des sujets qui, au départ, auraient pu paraitre anodins. La C.N.V. (communication Non Violente), si elle était mieux connue, permettrait d’éviter beaucoup de situations de ce type et surtout les cercles vicieux qui peuvent parfois s’installer.
Parfois, ce sont les logiques contradictoires entre personnes / services qiu peuvent créer de vraies difficultés. Il est très important que les entreprises parviennent à donner un sens suffisamment large à leurs actions pour que chacun ait conscience que tout le monde œuvre au final dans le même intérêt.
Tu t’es formée auprès d’autres professionnels du bien-être au travail, si tu devais en donner les 3 clés principales, lesquelles donnerais-tu ?
Effectivement je me suis formée en 2017 auprès de Laurence Vanhee puis plus récemment je suis partie au Danemark me former auprès d’Alexander KJERULF, dont je suis devenue partenaire.
Si je devais résumer en 3 clefs (pas facile cet exercice) :
1) Favoriser les relations : travailler avec des gens (managers y compris) que l’on respecte voire que l’on apprécie, avoir une communication ascendante et descendante efficace
2) Favoriser les résultats : c’est le fait d’aller au travail, de créer de la valeur, de savoir que tu fais une différence, que le travail a du sens pour toi. 3 éléments primordiaux sur ce point : avoir les ressources (temps, argent, humains …), la notion de sens et l’autonomie.
3) la reconnaissance et le droit à l’erreur.
Actuellement, tu construis ton projet entrepreneurial. Comment s’organise cette construction ?
Je travaille en portage actuellement car j’ai eu la chance d’avoir des contrats plus rapidement que prévu et que je ne voulais pas me précipiter dans la construction de mon projet. Actuellement, je suis une formation à la création d’entreprise car je crois fondamental de poser des bases solides pour la suite.
Un conseil pour un.e futur.e démissionnaire ?
Le plus dur c’est de prendre la décision ! Une fois que c’est fait, la peur disparait. Par contre, je pense important d’avoir le soutien de son entourage pour y parvenir plus sereinement sans pour autant prendre leurs propres craintes à son compte.
Et puis rien n’est irréversible ! Si jamais on se trompe, il n’y a aucune honte à repartir sur le marché du travail en tant que salarié … on aura au moins essayé !
L’habituelle question de fin : quels sont tes conseils pour entreprendre heureux ?
Je crois qu’il faut être en ligne avec soi-même, aimer l’autonomie, ne pas avoir trop peur de l’incertitude, accepter que cela prend du temps, savoir s’entourer (de mon point de vue c’est le luxe absolu de l’entrepreneuriat pouvoir choisir avec qui tu travailles ou pas 😉 )…et s’imposer un cadre pour avancer de manière structurée et ne pas se laisser dépasser !
Je remercie grandement Magali pour son temps et son implication. Tu peux la retrouver sur LinkedIn. Tu peux aussi lui poser tes questions en commentaires, juste là-dessous !
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