En ce lundi 23 décembre, je n’ai pas voulu sortir un énorme article car nous n’avons pas la tête au boulot (et c’est pas plus mal, décrochons un peu!). Mais ça m’embêtait de ne rien écrire et que rien ne se passe cette semaine, alors je me suis demandée de quoi j’allais bien pouvoir te parler qui changerait un peu. Et j’ai pensé qu’il serait sympathique de partager à quoi risque de ressembler Noël de mon côté, puisque -ce n’est un secret pour personne- ma famille est envahie d’entrepreneurs. Alors si tu veux savoir à quoi ressemble un Noël entre entrepreneurs, en voici un aperçu ?
Les protagonistes de l’histoire
Pour te planter rapidement le décor, je te présente les protagonistes de mon conte de Noël entrepreneurial : (j’ai bien sûr changé leurs noms afin de les laisser tranquille)
- Mon père, que nous appellerons Nestor : Entrepreneur (enfin) retraité après plus de 40 ans d’entrepreneuriat. Fils d’entrepreneur, père d’entrepreneurs, contaminé par l’entrepreneuriat au plus haut point. Au point que, même en retraite, il nous trouve encore des idées de business. A généralement une révélation business en revenant d’une balade avec le chien.
- Ma mère, que nous appellerons Nestorine (si, pourquoi pas?) : Entrepreneure embrigadée par mon père il y a 40 ans, Reine de l’organisation et de la comptabilité, aucune facture ne lui échappe, aucun écart de caisse ne lui résiste. A généralement des sueurs froides quand son mari rentre de promenade avec le chien.
- Mon frère, que nous appellerons Gérard : Entrepreneur des chiffres, obsédé des bilans comptables et des audits financiers. Rien ne lui passe au travers : tu lui présentes un business plan issu de 6 mois de travail, il te le démonte en deux minutes. Allié très utile de tout entrepreneur qui débute pour te faire anticiper toutes les merdes possibles et inimaginables auxquelles tu n’aurais pas pensé. Toujours très bien sapé, sans réaction excessive quand Papa rentre de promenade (ou peut-être un peu d’excitation et de curiosité ; s’apprête à challenger le projet).
- Mon +1 (comprendre, mon conjoint), que nous appellerons Emile : freelance résolument déstressé de tout et optimiste invétéré. Paie sa CFE alors qu’on lui a justement demandé de la déclarer. Risque de tourner de l’oeil avec sa belle-mère en nous voyant rentrer de la promenade du chien, mon père et moi. Se demande parfois pourquoi il s’est embarqué dans cette histoire (et je ne parle pas du freelancing!) alors qu’il y a des antécédents cardiaques dans sa famille.
- Mon amour de chien, que nous appellerons PiouPiou : Pas vraiment entrepreneure ou alors, à la Tim Ferriss. 4h par semaine. Et encore ! Résolument optimiste, a l’habitude que les choses soient réglées pour elle. S’inquiète quand même de la bourse et du coût de la croquette mais cette inquiétude est rapidement envolée à la vision du repas allongé sur la table. N’aime pas vraiment les révélations business du père qui signe souvent la fin de la promenade.
- Dernier protagoniste à présenter (car je ne vais pas te faire toute la tablée) : la grand-mère. Que nous appellerons … Mamie ! (Original, non?) : Ancienne entrepreneure via son agriculteur de mari, aujourd’hui retraitée mais a quand même son avis à donner surtout (même non sollicité). Assise au bout de la tablée pour mieux la présider, se fiche éperdument des promenades du chien et de son gendre, mais s’inquiète en revanche de savoir si nous aurons assez à manger (et oui, nous aurons assez)
Vers 18h, mardi 24 décembre
Alors que tout le monde finit de se préparer, PiouPiou commence à réclamer son dû (bien qu’elle aurait largement de quoi faire en se contentant des « miettes » qui « tomberont accidentellement » pendant le repas). Nestorine et Mamie, inquiètes, comptent le nombre de pommes dauphines afin de les diviser par le nombre de convives. Matheuses ces Dames. Gérard est en retard, un classique chez nous.
De mon côté, je profite de l’effervescence en cuisine pour me glisser discrètement au pied du fauteuil de mon père
Dis, Papa, t’as deux minutes pour regarder mon prévisionnel ?
Malgré un premier bougonnement et un « On en parlera jeudi, c’est Noël », il ne pourra pas s’empêcher d’y jeter un oeil. Tellement absorbé qu’il n’entendra même pas sa femme lui hurler de préparer l’apéro. C’est très probablement à cet instant que Maman débarquera dans le salon, se demandant ce que nous foutons. Et nous cacherons discrètement nos paperasses derrière le canapé, feintant de parler politique pour noyer le poisson (pas celui du repas, évidemment).
Vers 19h30, mardi 24
Alors que l’imminence de l’apéro se fait ressentir, Gérard arrive enfin, prend à en découdre avec les petits-fours. Alors que sa mère lui saute dessus pour lui rappeler qu’il n’a pas encore payé la TVA du mois et qu’il va encore se prendre des pénalités de retard (parce que « tu es vraiment comme ton père ») ; mon père et moi essayons de l’attirer dans nos filets pour avoir son avis sur le prévisionnel en question.
Pendant que nous montons notre cabinet comptable clandestin (dont ma mère ne doit pas avoir connaissance car « c’est Noël, on ne parle pas boulot »), nous l’entendons du salon parler avec Emile de la réforme de l’ACRE pour 2020 …
21h, à table, mardi 24
La discussion s’échauffe autour de la réforme des retraites pendant que PiouPiou, assez insensible à la discussion, flanque des coups de nez sous le coude de Nestorine, inquiète d’être oubliée. Nestorine, ne risquant pas de pouvoir oublier mon chien (qui sait très bien à qui s’adresser d’ailleurs), lance un regard suspect au groupe Nestor-Gérard-Laura qui rédigent un business plan sur l’angle d’une serviette en papier.
Après nous être fait prendre la main dans le sac, nous nous disons que « quand même, on verra ça jeudi ». 10 minutes après avoir discuté de la pluie et du beau temps, on sent l’impatience monter. C’est là que mon +1 me colle un coup de coude en me disant, avec tout le romantisme dont il est capable :
Au fait, mon chat, t’as trouvé une idée pour mon souci de facturation ?
Ce qui lancera un nouveau débat à table : comment se faire payer par les mauvais payeurs ?
NB : Ma mère est capable de réciter par coeur tous les impayés de l’entreprise ! Je t’ai dit : y’a pas une erreur de compta qui lui échappe !
23h30, fin du repas
Repus et plus tout à fait très frais, c’est l’heure du café/tisane pour les uns et digestifs pour les autres. C’est aussi le moment où on a abandonné de parler tous ensemble à table et que chacun s’est mis à discuter avec son voisin d’à côté.
Le cabinet comptable clandestin a lâché l’affaire pour ce soir (il faut laisser décanter jusqu’à demain, c’est bien connu) et la plupart des discussions sont passées à autre chose. Mais si tu regardes bien (si, encore un peu), tu pourras voir :
- Laura (moi-même) jeter un oeil discrètement à son compte Instagram
- Nestorine se mordre nerveusement les lèvres en pensant à la TVA non-réglée du mois
- Nestor cogiter au business plan en jetant un furtif regard à la serviette qui a servie de support
- Gérard alerté par les nouvelles qui bippent sur son téléphone
- Emile qui semble écouter Mamie mais qui, au fond, réfléchit à son problème de facturation
Une entreprise, c’est comme un bébé : elle est là, partout avec toi. Elle pleure quand tu ne t’occupes plus d’elle et elle meurt si tu l’abandonnes trop longtemps. Elle est au centre de toutes les discussions et tout le monde te donne son avis sur son nom et la façon dont tu t’en occupes. Comme un bébé je te dis !
Alors évidemment, quand tu mets toute une famille d’entrepreneurs ensemble, difficile que ça ne vienne pas sur la table entre la dinde et les marrons. Mais malgré tout, au-delà de la satyre que j’ai dressée plus haut, chacun sait laisser son bébé dans son berceau quelques heures ! (Même si les babyphones sont souvent allumés ?)
J’espère que cet article, différent de ce que j’écris d’habitude, t’aura distrait quelques minutes. Je te souhaite de très belles fêtes de fin d’année ✨ et j’envoie deux fois plus de courage à tous ceux qui garderont (pour une raison ou pour une autre) leurs bébés sur leurs genoux ces jours-ci.
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