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Sophie : La Fondatrice de Jolis Cahiers

13 minutes de lecture

Aujourd’hui, tu vas pouvoir découvrir le parcours, le quotidien et les conseils de Sophie, fondatrice et dirigeante des Jolis Cahiers. Sophie a crée une marque a son image, alignée avec ses valeurs : une papeterie personnalisable et éco-responsable ! Un chouette profil que je suis ravie de te faire découvrir aujourd’hui ?

Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ? 

Bonjour Laura, j’ai 47 ans, je suis mariée et j’ai deux enfants. Je suis la fondatrice et la dirigeante des Jolis Cahiers, une marque de papeterie fantaisie premium, ultra personnalisable pour les particuliers et les entreprises.

J’ai pendant 20 ans construit un parcours professionnel riche et réussi dans les métiers du marketing et de la communication. J’ai travaillé à Paris, Angers, Nantes, dans des structures de 3 à 50 000 personnes, dans des secteurs variés : mode, télévision, compagnie aérienne, agence de com, conseils aux entreprises, industrie…  Pourtant, j’ai choisi, à l’aube de mes 45 ans de plonger dans le grand bain de l’entrepreneuriat pour le meilleur et le meilleur comme j’aime le dire !

Qu’est-ce qui t’as décidé à quitter ton emploi salarié, dans lequel tu étais accomplie professionnellement, pour te lancer à ton compte ?

Rien ne me prédestinait à devenir entrepreneure ! Ni mon parcours, ni surtout mes envies et rêves car monter ma boîte n’y figurait pas. Cette vie professionnelle dans laquelle je m’épanouissais aurait en effet pu durer très longtemps encore. Sauf que l’imprévu a débarqué dans ma vie sous la forme d’un problème de santé en juin 2015.

Il n’était pas trop grave mais suffisamment impactant pour me chambouler un peu. Surtout, il m’a offert le plus beau des cadeaux : du temps puisque je me suis retrouvée clouée au lit pour plusieurs semaines.

Au lieu de subir, j’ai décidé d’en faire l’opportunité de m’intéresser… à moi ! En prenant conscience, que j’étais un peu comme un hamster dans sa roue : heureuse de la faire tourner de plus en plus vite, mais avec toujours la difficulté de faire le pas de côté nécessaire pour en sortir. 

J’ai alors entrepris une phase d’introspection personnelle assez intense. J’ai lu beaucoup de livres inspirants, de développement personnel, mais sans être tournée, encore à ce moment-là, vers la création d’entreprise. Je n’y pensais pas un instant… 

Sans vraiment m’en rendre compte, j’ai mis en route une mécanique de questionnements et de projection vers l’avenir qui m’a amenée, 18 mois plus tard, un matin de décembre 2016, à me réveiller avec l’idée des Jolis Cahiers. 

Ce qui a été marquant, c’est que je ne me disais pas « Tu vas créer une entreprise, cherche le secteur qui pourrait t’intéresser ». 

C’est même totalement l’inverse. Le sujet du papier et de l’écriture s’est imposé à moi et je me suis dit que la meilleure façon de le traiter était de lancer une marque de papeterie. Mais avec le twist 2.0 ! Développer une plateforme digitale permettant au client de co-créer son produit, afin d’en faire un objet unique et personnel ! J’aimais l’idée de ce mariage entre un matériau vieux comme le monde et les technologies digitales de notre époque. 

jolis cahiers

Tu estimes que le rapport au papier et à l’écriture est un formidable levier de bien-être et de développement personnel. Peux-tu nous expliquer pourquoi tu penses ça ?

Tout d’abord le rapport au papier fait appel à quasiment tous nos sens. Le voir et le sentir, entendre le bruit d’une page que l’on tourne, toucher la matière… est éminemment sensoriel ! C’est une matière presque vivante avec laquelle on peut instaurer un rapport apaisant. Se saisir du papier, c’est aussi se couper un temps des écrans ! C’est une façon simple et motivante d’entrer en detox digitale. Troquer 15 min de scrolling sur son smartphone contre un exercice d’écriture inspirant, c’est un bon deal, je trouve !

Mais c’est surtout prendre du temps pour soi. Nul besoin d’être Baudelaire ou Proust pour se lancer : le style, l’orthographe… comptent peu puisque personne n’a à lire ce vous écrivez pour vous. C’est donc une façon de s’accorder de l’autobienveillance ! Écrire permet de soulager la fameuse charge mentale, de mettre ses idées au clair, de se projeter, de construire un projet quel qu’il soit, d’exprimer ses émotions… Les vertus sont nombreuses. C’est à portée de main, à tout instant : il suffit d’un cahier, d’un crayon et juste d’un peu de temps.

As-tu, de ton côté, une routine ou des habitudes d’écriture ? Qu’est-ce que cela t’apporte au quotidien ?

Oui, j’ai une routine d’écriture quotidienne. J’ai commencé par ce que l’on appelle les pages du matin. Bien que prolixe depuis toujours quand il s’agit d’écrire, au début j’étais face à mon cahier et je ne savais pas très bien par où commencer. Il m’est donc arrivée de noter sur toute une page « je ne sais pas quoi écrire » !  L’important était d’amorcer la pratique. Puis, j’ai commencé à raconter comment s’était passée ma nuit. Si j’avais bien dormi, si j’avais rêvé, les idées qui m’avaient traversée l’esprit lors de réveils nocturnes…

Aujourd’hui, il me suffit d’ouvrir mon cahier et cela vient tout seul. L’écriture est comme un sport : on ne court pas 15 km la première fois que l’on enfile une paire de basket ! II faut s’échauffer, s’entrainer, persévérer. Et puis comme pour les addicts du running, un jour on ne peut plus s’en passer. Le sentiment de bien-être et d’apaisement est formidable de même que j’ai aussi parfois la sensation d’un dépassement de moi quand j’arrive à coucher sur le papier des choses profondément enfouies. Je complète ces pages du matin par des exercices d’affirmation et de visualisation. Ils m’aident à travailler mon état d’esprit et développer mon énergie. J’entame la journée du bon côté. Je pratique beaucoup d’autre exercices d’écritures plus ponctuellement au gré des sujets pro ou perso et de mes besoins.

Est-ce que tu dirais que l’écriture t’a aidé dans ce grand changement de vie ?

Le papier et l’écriture ont joué un rôle fondamental. Lorsque j’étais alitée, j’ai noirci des cahiers entiers de notes de lecture, réflexions, idées. Et j’ai pratiqué des exercices d’écriture. C’est d’ailleurs au court de l’un d’entre eux, très simple en apparence puisqu’il s’agit d’écrire tout ce que l’on aime dans la vie, que j’ai consigné, parmi 150 autres sujets, mon amour de l’écriture et de la papeterie.

Je suis convaincue que jamais je n’aurais lancé Les Jolis Cahiers si je n’avais pas écrit cela un matin d’été…et bien d‘autres choses. Écrire dans ce moment « down » de ma vie a été ma planche de salut et le terreau de mon futur. C’est à ce moment-là que j’en ai vraiment pris conscience et il me tient à cœur de le partager. C’est aussi cela que l’on trouve dans l’ADN de notre marque.

fondatrice jolis cahiers

Tu as fondé l’entreprise Les Jolis Cahiers, quelles ont été les premières étapes de la création de ton projet ?

En bonne communicante que j’étais encore à cette époque, la toute première chose que j’ai faite a été de m’assurer que le nom de domaine et le nom de marque étaient libres. Contre toute attente, c’était le cas et je l’ai pris comme un signe du destin ! De façon plus stratégique, j’ai commencé par travailler sur le fameux « pourquoi ». En d’autres termes, quelle vision je souhaitais porter avec ce projet.

C’est primordial pour tenir un cap durant le déploiement du projet et traverser les moments de doute. Se rappeler au quotidien ce qui m’anime depuis la première seconde est une bonne façon d’aligner stratégie et actions.

Et puis, j’ai rapidement pensé à une autre facette très importante au démarrage du projet puisque j’étais salariée : négocier mon départ dans les meilleures conditions !

Quelles étaient tes peurs et comment les as-tu dépassées ?

Je n’ai pas eu vraiment de peurs au démarrage du projet : l’exaltation, la motivation et l’énergie effacent tout. Je trouve qu’elles viennent après. Pour ma part, quand il a fallu recruter une première collaboratrice et donc embarquer quelqu’un avec moi dans l’aventure. Non parce que je craignais de ne pas trouver la bonne personne, mais pour la responsabilité que cela me donnait. Et très curieusement la peur s’invite aussi quand le business commence à bien tourner ! Avec cette question sans fondement mais humaine je pense : et si tout s’arrêtait demain ? 

Tes carnets sont imprimés et fabriqués à Nantes, c’était un « critère non-négociable » pour toi le Made In France ?

Oui absolument. Dans mon dernier job salarié, j’ai travaillé dans l’industri. J’ai passé huit ans à communiquer sur le fait qu’il fallait relocaliser les emplois industriels en France. J’ai mesuré l’importance, pour le développement économique et l’emploi, de la production manufacturière sur notre territoire. Et puis cela correspond bien sûr aussi à mes valeurs personnelles. Eviter, si possible, de consommer des produits venus du bout du monde alors que l’on peut fabriquer ici. Je travaille même avec du papier made in France. 

Que pourrais-tu conseiller aux entrepreneur.e.s qui souhaitent faire fabriquer en France mais qui estiment ça trop cher ?

Tout part de la vision et de la stratégie ! Un produit n’est pas trop cher s’il est adapté à la cible et au positionnement de la marque. Vouloir vendre un produit de masse, à petit prix à des ados par exemple n’est pas encore très propice au made in France ; il sera difficile dans ce cas de mettre sur le marché un produit ultra-compétitif compte-tenu des coûts de production.

Aujourd’hui, produire en France va souvent de pair avec un marché premium. De plus en plus de marques font ce choix, en ayant conscience que ce qu’elles vendent n’est pas à la portée de tous. C’est notre cas : notre gamme commence à partir de 8€ alors que des enseignes bien connues vendent des cahiers fantaisie à 2 €. Néanmoins, par ce choix, nous apportons une alternative « responsable » à ceux qui sont en quête de cela. Et pour les autres nous faisons de la pédagogie, ce n’est déjà pas si mal !

jolis cahiers

Sur ton site, on peut trouver une offre B2B (entreprises, entrepreneurs, freelances, etc). Pourquoi avoir choisi de leur dédier une offre à part entière ?

S’adresser à ce marché nécessite d’être très clair sur les bénéfices et atouts de nos produits car les attentes sont différentes. Le positionnement marketing de cette offre que ce soit en termes de distribution, prix, communication… n’est donc pas du tout le même que pour les clients particuliers. Et nous avons bien scindé les deux pour plus d’efficacité.

Quels conseils donnerais-tu à un.e futur.e entrepreneur.e ? 

En premier lieu de se lancer pour les bonnes raisons ! Pas parce que l’entrepreneuriat est un peu plus à la mode, ni parce qu’on en a marre de son job ou de son boss, que l’on ne trouve pas de travail ou que l’on veut devenir riche et vite !

Mais plutôt parce que l’on a une conviction, une passion, un talent, une réponse à un problème qui peut trouver un écho favorable sur un marché et générer de l’activité économique. Cette raison sera cruciale pour la création et le développement, notamment dans les phases difficiles durant lesquelles il faut faire preuve de persévérance et d’endurance : si les fondations ne sont pas solides, on peut vite avoir l’envie de renoncer face aux obstacles…

Et puis, parler de son projet, tout le temps dès que l’on peut : la tentation est grande de le garder pour soi, par peur de se faire piquer l’idée. En réalité, on a plus à perdre en se taisant : à chaque discussion que j’ai eu dans ma phase de réflexion j’ai reçu un conseil, une critique constructive, une idée, un contact qui m’a aidée à avancer. C’est idiot de s’en priver !

L’habituelle question de fin : quels sont tes conseils pour entreprendre heureux ? 

Je ne sais pas si ce sont des conseils, mais en tout cas, ce qui me rend heureuse dans cette aventure c’est d’avoir une marque et un produit alignés avec la personne que je suis et mes valeurs. Et donc d’être authentique et sincère dans toutes les facettes de mon activité et quels que soient les interlocuteurs :  clients, équipe, partenaires… C’est un confort et une joie au quotidien !


Je remercie grandement Sophie pour son temps et son implication. Tu peux la retrouver sur son site. Tu peux aussi lui poser tes questions en commentaires, juste là-dessous !



Laura Besson

Laura Besson est la fondatrice de Bien dans ta Boite où elle accompagne les entrepreneurs à transformer leur quotidien et forme les entrepreneurs de l’accompagnement. Egalement hôte du podcast « Bien dans ta Boite », elle a accompagné plus de 300 entrepreneurs en coaching & thérapie afin qu’ils se transforment, co-construisent avec les Autres et changent le Monde. Convaincue de l’approche systémique et humaniste, Laura met un point d’honneur à accompagner chaque entrepreneur dans sa singularité et sa globalité.

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