Aujourd’hui, je te propose de découvrir au travers de cette interview le parcours de Marthe qui est peut-être aussi le tien ou celui d’un proche. Marthe a du se reconstruire après un burn-out et reconstruire son avenir professionnel. Elle a réussi à tourner cet épisode tragique en positif et à créer sa boîte. Elle te parle de son parcours, de sa création d’entreprise et te partage ses conseils pour entreprendre heureux.
Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Salut, moi c’est Marthe, je suis aujourd’hui Directrice Artistique entrepreneuse à Com’quat. J’ai fait de nombreuses études en lettres modernes, communication-marketing et communication digitale.
Les 3 dernières années d’études ont été faites en alternance, notamment 2 ans dans une agence de communication. Puis après avoir obtenu mes diplômes, j’ai intégré une entreprise en CDI en tant que Traffic Manager SEO.
Pour tout te dire, ça a été la dégringolade, je suis restée 1 an et demi dans cette entreprise qui ont abouti sur 3 mois d’arrêt maladie pour burnout … Et me voilà presque 1 an plus tard avec Com’quat, reboostée, guérie et épanouie 😉
Est-ce que tu as senti que tu allais au burn-out ou tu t’en es rendue compte une fois face à lui ? Quand et comment tu as compris que tu vivais un burn-out ?
C’était très étrange. A la fois je savais que j’allais au burn-out et en même temps, il me semblait beaucoup plus éloigné que je ne le pensais. C’est quand le médecin m’a dit « vous faites un burn-out » que la réalité m’est tombée dessus.
A vrai dire, je pensais être à la limite de la petite dépression et avoir besoin de vacances, pas que j’étais déjà si avancée dans le burn-out. Je me sentais fatiguée, épuisée, je pleurais tout le temps, je n’étais plus heureuse, j’allais au travail la boule au ventre, je me sentais vidée de toute positivité et surtout de toute confiance en moi. Je n’étais plus capable de rien, je ne me sentais absolument pas légitime, je n’avais plus l’impression de savoir faire quoi que ce soit et de valoir quelque chose. Comme-ci cette entreprise me faisait une fleur de me donner une chance parce que j’étais une incapable.
Si je suis allée chez le médecin, c’est parce qu’une amie à fortement insisté pour que j’aille me mettre en arrêt maladie. Je me souviens encore de ses mots : « si tu ne le fais pas pour toi, fais le au moins pour tes proches ! Ça ne t’engage à rien, je te demande juste d’aller voir un médecin, tu ne peux pas rester comme ça ». C’est fou mais je culpabilisais vraiment de devoir me mettre en arrêt… Mais les mots « burn-out » m’ont fait comprendre que ma santé était en jeu, mentale et physique.
Qu’est-ce qui a fait selon toi que tu as vécu ce burn-out ?
L’esprit et le fonctionnement de cette boîte étaient à l’opposé des miens. De ce fait, ils n’étaient pas satisfaits et me le montraient. C’est un fonctionnement à l’ancienne où chaque personne doit représenter une plus-value financière réelle. J’entendais donc plusieurs fois par mois par mon patron « mais qu’est ce que tu me rapportes ? Quel plus value as tu ? ». Comme j’étais chargée du référencement naturel du site ainsi que de l’animation du blog, difficile de sortir un chiffre d’affaires réalisé par ces actions. Entendre ça me faisait perdre en confiance en moi. De plus, les heures supplémentaires étaient demandées, mais non payées et non récupérables. Des jours de récupération étaient offerts par nos supérieurs, sur les dates qu’ils voulaient, s’ils jugeaient que nous étions méritant (autant dire que ce n’était pas mon cas).
Faisant le boulot de 5 personnes, j’étais épuisée et sur tous les fronts. J’ai donc négocié pour trouver une stagiaire. Cela a été accepté quand j’ai proposé une stagiaire en reconversion. J’ai donc du la former et lui apprendre les fonctionnements du métier car elle ne venait pas de cette profession. Au bout de plusieurs mois et un CDD signé, elle a signé un CDI et est devenue ma supérieure. Elle se montrait tyrannique à cause du stress et de la pression qu’elle vivait. Je sentais réellement qu’ils essayaient de me pousser vers la sortie. Mon contrat a été revu à la baisse, la majorité de mes tâches ont disparues pour ne laisser que les tâches exécutives, ma stagiaire était devenue une supérieure qui voulait un droit de regard sur tout et me demandait tous les 5 minutes « t’es sur quoi? ».
« J’ai eu un avertissement injustifié, je recevais des appels sur mon téléphone personnel et des mails à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit »
Tout cela mis bout à bout n’a été qu’une lente descente dans mon estime de moi-même, une perte de confiance en moi et le sentiment grandissant que je n’étais qu’une incapable qui ne méritait rien, parfois même même pas de vivre.
Ton entreprise a connu 7 burn-out en un an, comment expliques-tu cette absence de remise en question ?
Je n’étais pas la seule à vivre cela, je voyais autour de moi des personnes partir pour burn-out et j’ai appris que cela a continué après mon départ. Il y a eu 7 burn-out en un an mais pas de remise en question de la part de l’entreprise. Ils continuent d’agir pareil, voire pire, avec les personnes qui ne rentrent pas dans leur moule.
En fait, il y a un énorme esprit « corporate » dans cet entreprise : soit on rentre dans leurs critères et leur moule et tout se passe bien, soit on n’a pas le même état d’esprit, on ose dire lorsqu’on est pas d’accord avec des arguments et on subit. Et je ne parle pas uniquement de leur façon de manager, je parle aussi des conversations de tous les jours : si à table le midi dans une conversation on allait pas dans le sens du courant, on perdait des points. De ce fait, comme ils se sentent entourés de personnes qui leur correspondent, les vilains petits canards sont anodins… 7 burn-out par rapport à 50 collaborateurs, ça ne représente rien pour eux ;).
Comment as-tu réussi à faire de cet épisode dramatique une opportunité pour construire ton activité Freelance ?
Une fois en arrêt maladie je me suis retrouvée face à moi-même ! Ça n’a pas été très joli mais j’ai été accompagnée. Heureusement, j’étais entourée de personnes bienveillantes en dehors de mon travail). Ayant une « niack » d’enfer, j’ai profité de ce temps pour moi et de cette force retrouvée pour me projeter dans l’avenir et montrer ma boîte : Com’quat !Je voulais travailler et me prouver que je méritais qu’on me respecte pour ma personne et mes compétences.
Comment es-tu passée de « j’ai une idée » à « je monte ma boite » ?
J’ai d’abord cherché toutes les options qui se présentaient à moi.
- Dans un premier temps, j’ai passé de nombreux entretiens mais étrangement je n’étais pas motivée.
- J’ai donc décidé de me lancer à mon propre compte pour ne plus avoir de +1 et risquer de retomber dans ce travers.
- Je me suis renseignée sur les différents statuts qui existaient : pépinières d’entreprise, EIRL, SASU, portage salarial et micro-entreprise.
- J’ai assisté à plusieurs conférences sur les différents sujets, j’ai fait des mindmaps et j’ai réalisé un business plan. Je me demandais toujours : « Marthe, qu’aimes-tu faire ? Qu’est-ce qui fait que tu te lèves avec enthousiasme le matin? ». Comme ça, j’ai pu n’intégrer dans mes offres que ce que j’aime réellement faire. Ca me permet de proposer des services de grandes qualités à mes futurs clients.
- J’ai créé une identité, une offre, j’en ai parlé autour de moi, j’ai rencontré des prospects.
La V1 de Com’quat m’a sauvée du burn-out car elle m’a donné une raison de me projete. La v2 -l’actuelle- et celle qui fait que je suis heureuse. J’ai restreint ma cible et mes offres pour que mon discours soit adapté et pour me concentrer précisément sur le besoin de ma cible avec un package complet et qualitatif.
Quelles sont les peurs principales que tu as du dépassé pour te lancer ?
Sur le moment je n’ai pas eu trop peur vu que c’était ma porte de sortie, ma bouée de sauvetage. En revanche, j’en ai eu bien avant et après (il y a deux ans de ça, je ne me serais jamais cru capable de devenir indépendante professionnellement).
- La peur principale est liée à l’argent. Peur de ne pas trouver de clients, de ne pas faire de chiffre d’affaires et ne pas pouvoir payer les factures.
- Il y a le fameux syndrome de l’imposteur (surtout quand on sort d’un burn-out). Il faut réapprendre à se sentir légitime et expert dans son domaine. Malheureusement, un burn-out se guérit en mode course de fond.
Selon toi, que sera le monde du travail demain ?
Un monde bienveillant et de partage ! En devenant indépendante, j’ai découvert que le monde du travail n’était pas forcément un monde de requins où le but est de détruire ou subir. Je n’ai pas de concurrents mais des confrères. L’entraide est devenue un part importante de ma vie professionnelle et être indépendant ne signifie pas être « seul contre tous ». Je pense que le monde de demain est en train de se tourner vers ce modèle. Par exemple avec la création de groupes de freelances.
L’habituelle question de fin : quels sont tes conseils pour entreprendre heureux ?
- Travailler avec passion ! J’ai mis ma passion des plantes et du design au cœur de mon activité, et cela change tout. Il ne faut faire que ce que l’on aime vraiment.
- Il est aussi important de croire en soi et de s’entourer de personnes positives qui croient en nous
- Ne pas prendre les gamelles comme des échecs mais comme des problèmes à résoudre : qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Pourquoi ? Quelles solutions apporter ?
- Essayer d’être positif tout le temps et quand on ne peut pas (nous restons des êtres humains avec des hauts et des bas), se donner la journée pour « hiberner » (pleurer, broyer du noir, netflix and chill) et revenir en pleine forme après ! Quand cela arrive trop souvent, ne pas hésiter à demander de l’aide externe.
En résumé : aimer ce qu’on fait, être entouré, être positif et s’écouter !
Tu peux retrouver Marthe sur son site, sur Facebook et sur Instagram
- Rejoins la communauté des entrepreneurs heureux(oui, c’est presque comme dans la chanson) de Bien dans ta Boite pour co-construire ta réussite.
- Prêt à t’investir pour créer la vie professionnelle qui te rendra heureux, épanoui et en phase avec tes valeurs profondes ? Découvre ma méthode de coaching individuel