Quand on est professionnel de l’accompagnement, se pose souvent LA question existentielle : pourquoi j’ai choisi ce métier ? C’est une question un peu méta-physique, j’en conviens, mais elle a toute son importance dans ta posture. Car, bien sûr, tu n’as pas choisi ce métier par hasard. Y mettre de la conscience et de la lumière, comme d’habitude, c’est faire son écologie personnelle et ça évite un bon paquet de merdes (pardon) en séance et beaucoup de projections qui polluent la vie psychique de tes bénéficiaires. Alors, qui cherches-tu à guérir dans cette affaire ? 🤓
#1 : Pourquoi ça et pas autre chose ?
Cette question, ce n’est pas la mienne. C’est celle que posait Catherine Blatier, qui présidait le jury des sélections de master psycho à Grenoble :
💬 « Pourquoi vous voulez être psychologue et pas boulanger ? »
Alors je te pose la question aujourd’hui : pourquoi tu es accompagnant·e et pas boulanger·e ?
Plus tu connais ton monde intérieur, mieux tu gères tes accompagnements. Tu gères mieux tes projections, tu te sens plus en sécurité et tu es donc plus sécurisant·e pour tes bénéficiaires.
C’est un préalable indispensable pour bien accompagner 👌
#2 : Qui cherches-tu à guérir ?
La dernière fois, en échangeant avec un confrère et ami, il me partageait sa pensée avec laquelle je suis plutôt en accord :
- On accompagne soit pour se guérir soi-même (à travers l’autre)
- Soit pour guérir quelqu’un qu’on n’a pas réussi à sauver (souvent une de nos figures d’attachement)
Dans les deux cas, ça n’est pas un problème A PARTIR DU MOMENT où tu en as conscience et que tu le travailles de ton côté.
☝️ Ca devient (très) problématique à partir du moment où tu ne le sais pas/ne veux pas le voir et où tu fais porter ça à ton bénéficiaire.
Tu risques de projeter sur lui, de ne pas pouvoir repérer les contre-transferts – qui sont tant d’indications précieuses sur le vécu du bénéficiaire (et oui, contre-transfert ou projection ? Comment puis-je le savoir si je ne connais mon vécu projectif ?)
Tu risques de l’insécuriser et de l’amener à des conclusions ou des choix qui répondent peut-être davantage à tes choix/envies/besoins plutôt qu’aux siens.
👉 D’où le fait que tout ce travail sur la posture d’accompagnant·e est fondamental mais qu’il doit nécessairement s’accompagner d’un travail sur Soi.
C’est d’ailleurs un des retours d’Elodie (élève de la promo 5) sur la formation :
« Un vrai travail sur soi est effectué tout au long, avec des prises de conscience nécessaires pour avancer et s’améliorer dans sa pratique. »
Elodie Katic
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#3 : Le Sauveur
Beaucoup d’accompagnant·es ont appris par coeur le rôle du Sauveur. Il y a, évidemment, une logique à ça maiiiis, ne tirons pas de conclusions hâtives, tous les accompagnant·es n’ont pas des positions de prédilection de Sauveurs.
💡 Beaucoup ont d’ailleurs des positions de Persécuteur. Ca peut paraître étonnant mais les accompagnant·es parmi vous qui ont tendance à dire « moi, je préfère les secouer un bon coup pour qu’ils se bougent ; la critique ça fait avancer » et bien, welcome !
👉 Et là encore, aucun des 3 rôles n’est mieux que les autres : par définition, chacun d’entre eux génère des jeux psychologiques et, par définition, ne permettent pas au bénéficiaire de développer une posture d’Adulte au sens autonome et responsable.
Ainsi, quand je dis « chercher à se sauver/sauver quelqu’un de l’enfance », je ne dis pas nécessairement rôle de Sauveur. Le rôle du Bourreau peut aussi chercher à aider, mais par la critique et l’intransigeance.
Si tu es accompagnant·e et que tu joues souvent au Sauveur avec tes bénéficiaires, tu les envoies quasi de facto dans des positions Victimaires. Ils seront donc, à la longue, déresponsabilisés, passifs et en recherche constante d’approbation.
Tu peux te reconnaître dans :
- Difficultés à tenir le timing des séances
- Difficultés à assumer tes prix/accepter de les négocier/baisser
- Vouloir toujours en donner + à ton bénéficiaire (+ de temps, + de conseils, + de ressources)
- Te rendre disponible constamment en inter-séance
- Répondre à toutes les sollicitations mail/messages/réseaux sociaux en inter-séance
- Avoir besoin de la reconnaissance (explicite ou implicite) des bénéficiaires
- Te rendre indispensable à tes bénéficiaires ou trouver un sentiment agréable dans le fait de se sentir indispensable/utile.
- Sentiment d’impuissance vis-à-vis de certaines de leurs problématiques
- Se sentir sur–responsable de leurs vécus (et donc vouloir avoir réponse à tout, toujours un outil, toujours une solution, etc. à proposer)
- Avoir le sentiment de devoir être sur tous les fronts et avoir trop de choses à penser/faire
- Difficultés à se reposer, à s’arrêter et à être soi-même
- Difficultés marketing : difficile de trouver une identité propre, à faire un choix de cible, à identifier qui on est/qui est l’entreprise
- Avoir souvent des bénéficiaires en position Victimaires
- Craindre, par dessus tout, les positions de Persécuteurs (chez tes bénéficiaires et dans les relations en général)
Et j’en passe !
👉 Si ca te parle et que tu veux progresser sur ces sujets, ça tombe bien, j’ai une solution à te proposer 🙃
La promo 6 de la formation sur la posture d’accompagnant attaque le 16 octobre 🚀
Oui, je sais, ça paraît loin mais il y a déjà des places de réservées.
1️⃣ Pour se sentir plus confiant et serein en séance (en clair : je n’ai pas besoin de préparer 2h ma séance, je ne rumine pas pendant 4 jours après une erreur ou un doute, je ne reste pas sans réponse, je ne stresse pas parce que je sais que je saurai réagir quoi qu’on m’emmène)
2️⃣ Acquérir une lecture plus globale et profonde des problématiques (en clair : faire passer tes accompagnements à un autre niveau et te démarquer)
3️⃣ Te sentir plus légitime (en clair : maîtriser la théorie, la pratique, la posture et apporter une réponse adaptée au bénéficiaire)
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