Aujourd’hui, tu vas pouvoir découvrir le parcours, le quotidien et les conseils de Elsie qui est designer de l’individu (pour découvrir ce que c’est, il faut lire l’interview ;)). Elle te parle de son quotidien, de tarifs, de l’importance de l’introspection et de comment elle a choisi ce titre (entre autre!).
Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Je m’appelle Elsie Pomier et je suis Designer de l’individu. C’est une expression que j’ai inventée pour décrire ma démarche : j’aime les gens avant le vêtement et le vêtement est devenu mon moyen de les valoriser, tout particulièrement les communicants.
Le vêtement est un support totalement non-verbal, ce qui ne veut pas dire qu’il n’exprime rien ! C’est un outil où s’exprime la personnalité et c’est un vecteur de communication vers l’autre. Je suis arrivée à cette approche du vêtement au fur et à mesure de mon parcours scolaire, professionnel et d’expériences personnelles comme des voyages et certaines rencontres. Tout ça m’a permis de voir la Mode non pas comme une fin mais un moyen.
J’ai commencé par la base : apprendre à fabriquer et penser un vêtement puis travailler comme styliste, responsable d’atelier sur la région lyonnaise. Entre temps, je m’étais formée au conseil en image et communication. Et quand j’étais à peu près sûre que ce que j’allais apporté était vraiment utile pour les gens, j’ai lancé mon activité.
Comment en es-tu venue à te présenter comme «designer de l’individu» et pas conseillère en image ? Comment as-tu trouvé l’idée ?
« Styliste et conseillère en image et communication personnelles », déjà c’est super long. Et puis « styliste », qu’est-ce que ça veut dire ? C’est un nom de poste dont les missions se spécialisent tellement selon l’échelle de l’entreprise. « Conseillère en image », on a tous un stéréotype en tête, auquel je ne m’identifiais pas. Et puis, j’en avais un peu marre de justifier par comparaison, expliquer en déconstruisant ces clichés, dire que c’est aussi autre chose … Et puis à peine je disais ces mots, les gens se croyaient analysés et jugés dans leur style, leur manière d’être … Ce n’est aucunement la démarche d’un conseiller en image.
Alors c’est à partir de ma démarche que j’ai réfléchi à un nom qui interpelle, rend curieux et ouvre sur une discussion édifiante. Avec « designer de l’individu », les clichés ne sont mêmes abordés. Rien à déconstruire ! Juste partager ma vision. Et très souvent, ils découvrent une nouvelle approche du vêtement, se questionnent. Ils ont un rapport à leur image personnelle unique, des contextes socio-professionnels qui leur sont propres. Ils me partagent leurs expériences et réflexions sur l’influence du vêtement dans leur quotidien. C’est vraiment enrichissant !
Nous portons tous un vêtement. Mais est-ce que celui-ci est en cohésion avec votre personnalité, en cohérence avec votre discours ? Est-ce qu’il a du sens dans ce contexte socio-professionnel ? Ce sont sur ces aspects que je travaille avec mes clients.

Pourquoi avoir choisi d’exercer à ton compte plutôt qu’en salariée ?
Je n’arrivais pas à incarner ça dans une entreprise existante. J’ai donc crée mon poste, à mon image, évoluant directement avec ce que je découvre, étudie du vêtement, de l’image personnelle, des associations d’idées, des rencontres. C’est un nouveau métier, un nouveau marché. S’ajoute mon approche personnelle, tout est à (re)penser !
Quelles ont été les étapes concrètes du lancement de ton activité ?
Je n’ai pas signé mon CDI en tant que styliste. J’ai terminé mon CDD et je suis partie, loin, pour prendre du recul sur cette idée d’activité en indépendante et jaugé si c’était juste une envie ou un feeling fondé. Et un « C’est le moment de se lancer ! Maintenant ! » s’est imposé dans ma tête et dans mon coeur.
Les besoins auxquels je pouvais répondre avec ce service étaient trop visibles pour continuer de les ignorer. Je savais que j’allais en même temps m’amuser, être encore plus défiée, voyager … À mon retour, j’ai repris un business plan que j’avais essayé de monter les 3 années précédentes ; j’ai enfin mis en ligne un site internet vitrine que j’avais mis un an à faire (seule chose que j’avais réussi à finaliser en parallèle de mon salariat). J’ai commencé à proposer mes services aux gens qui m’entouraient. Je me suis entourée d’autres entrepreneurs en intégrant un coworking. J’ai suivi des formations avec des références qui accompagnent les entrepreneurs. Et puis, petit à petit, je me suis spécialisée. J’ai spécifié mon offre, ma technique et donc ma clientèle.
Le travail d’introspection a été important dans la construction de ton activité : est-ce que tu penses que c’est une étape nécessaire pour un.e futur.e entrepreneur.e ?
Je pense que oui. Je dirais que c’est même un mouvement à intégrer dans son hygiène de vie d’entrepreneur. Ce qui me fait dire ça, c’est que cette introspection m’a permis de poser les fondements de cette activité en me respectant, clarifier mes intentions : est-ce pour le fun d’être indépendante (parce qu’il y a eu une mode aha!), pour l’argent ? Aurais-je la patience, l’endurance … ? L’entrepreneuriat est un véritable outil de coaching personnel.
Ce que nous entreprenons n’est pas seulement stratégique et retiré de toute subjectivité. Le développement de notre réseau, voir les opportunités, trier, décider, sont complètement liés avec qui nous sommes.
Du coup si on ne prend pas le temps de se poser et de voir comment on va, comment l’activité va, les remises en question vont être rares, difficiles et les évolutions plus complexes à provoquer. Personnellement, j’ai découvert que les trajets, voyager (même juste dans la ville d’à côté) m’aident à faire cette introspection. Chacun le sien 😉

La question qui turlupine tous les indépendants : comment as-tu fixé tes tarifs ?
Dur … Mais j’ai testé, j’ai essayé en regardant le rapport volume horaire/rendu client. Et au fur et à mesure, c’est en réalisant la valeur que j’apportais à mes clients que j’ai réussi à affirmer mes tarifs.
À quoi ressemble une journée type pour toi ?
- Je me lève généralement vers 7h, sans réveil (excepté quand j’ai un train à prendre à 6h aha !)
- Je réveille mon corps, mon âme et mon esprit par un temps de méditation et d’étirement ou une session plus active avec des amis (pilates, running)
- Après m’être préparée et bu un grand verre d’eau, je me rends au coworking. Je travaille pour mes clients, fait de l’administratif, voit mes clients, mangent avec les coworkers ou avec des amis à midi et fait tous mes déplacements en vélo.
- Je termine vers 17-18h et ponctuellement bien plus tard en soirée
Selon toi, quelle est la qualité la plus importante à avoir dans ton métier de designer de l’individu ?
De l’écoute c-réative. C’est savoir écouter et réagir de manière créative dans les associations, les propositions … Ça rend pédagogue et accessible.

Quels conseils donnerais-tu à un.e futur.e freelance/entrepreneur.e qui veut faire ton métier ?
Offre ! Offre à ton réseau sans attendre en retour, offre avec justesse à tes clients et surtout voit chacun comme un(e) collègue et non un(e) concurrent(e). Même si on paraît faire la même chose au premier abord, il y a toujours des différences, elles enrichissent. Et dernier conseil, c’est s’entourer.
J’ai proposé à des stylistes et conseillères en image rencontré.e.s en chemin, avec qui j’ai des valeurs en communs, pas les mêmes démarches ou point de vue. Mais une amitié s’est crée et chaque mois nous nous retrouvons autour d’un café ou d’un verre, une heure, une heure et demie … qu’est-ce que c’est ressourçant !
L’habituelle question de fin : quels sont tes conseils pour entreprendre heureux ?
Prendre soin de cette juste tension entre :
- ce que j’aime et mes obligations
- mon repos et mon travail
- la solitude et le collectif
Je remercie grandement Elsie pour son temps et son implication dans cette interview. Tu peux la retrouver sur son site, sur LinkedIn ou sur Instagram. Tu peux aussi lui poser tes questions en commentaires, juste là-dessous !
- Rejoins la communauté des entrepreneurs heureux (oui, c’est presque comme dans la chanson) de Bien dans ta Boite pour co-construire ta réussite.
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