Aujourd’hui, tu vas pouvoir découvrir le parcours, le quotidien et les conseils de Johanna, community manager dans le jeu vidéo ! Mais au-delà de ses compétences de CM, Johanna est une véritable commerciale ! Dans cette interview, elle te parle de tarifs, de la place des femmes dans cet univers masculin, de prospection et de pleins d’autres choses !
Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Je suis Johanna, une jeune entrepreneuse passionnée par le jeu vidéo. J’ai décidé en mai 2019 de fonder ma propre société en proposant des prestations commerciales, événementielles et community management au monde du digital regroupant donc les studios de jeux vidéo, les salles de réalité virtuelle & cie.
J’ai réalisé des études de cinéma et de conception de jeu. Je suis une personne qui a beaucoup plus de bagages dans mon parcours professionnel que scolaire. Un parcours hors norme qui se résume par des métiers comme celui de Game Designer (conception du JV), Responsable de salle de réalité virtuelle, Responsable Commerciale pour un studio de jeux vidéo, entre autre.
Tu t’es mise à ton compte suite à tes études, pourquoi avoir choisi cette voie tout de suite plutôt que le salariat ?
Suite à mes études, j’ai enchaîné avec un poste de « Specialist » chez Apple. Je ne suis pas restée longtemps puisqu’un studio de jeux vidéo spécialisé dans la Réalité Virtuelle m’a proposé 3 mois plus tard, un stage en tant que responsable commerciale. J’ai, par la suite, accepté un poste de Responsable de salle VR. Le statut de salarié me manque un peu certes, mais je commence une nouvelle aventure qui me convient mieux dans le domaine d’auto entrepreneur. Je fais ce qu’il me plaît à 100% maintenant.
Quelles ont été les premières étapes de la création de ton projet ?
Je réfléchissais à ce projet depuis des mois, je ne pensais pas que cela pouvait se concrétiser ! Puis un jour, on m’appelle pour un poste en CDI pour l’ouverture d’une salle VR. Et là, c’est la révélation, la petite touche qui manquait pour me lancer dans le grand bain ! Je donne tellement d’idées que l’entretien dure 3 heures et se termine par un commun d’accord pour devenir consultante. C’est à ce moment précis que je réalise que j’ai les capacités pour aider les personnes à ouvrir leurs salles de réalité virtuelle.
Je décide plus tard d’aller plus loin et de proposer mes services à des studios de jeux vidéo afin de les aider à vendre leurs expériences en particulier celles en VR. L’association ADIE m’a donc aidé à concrétiser mon projet, avec mon plan de financement, mon chiffre d’affaires etc. Il me suffisait donc par la suite, de contacter d’autres futurs clients pour me lancer. Côté administratif, c’était plus facile que prévu ! Je ne vous cache pas que l’organisation est ma plus grande qualité et ça aide.
Tu as choisi de te spécialiser sur le jeu vidéo, penses-tu que pour réussir en tant que freelance, il faut forcément être spécialisé ?
Oui et non ! Il faut avoir une directive mais toujours penser que l’on peut élargir le champ du possible. J’ai choisi cette spécialité par passion et il faut dire qu’il est très rare aujourd’hui de connaître un commercial qui sait non seulement vendre un produit mais surtout le connaître et l’apprécier ! Donc je conseille fortement d’avoir une spécialité pour éviter de se perdre et essayer de trouver un leitmotiv. C’est ce qui vous rendra plus crédible aux yeux de vos clients.
La question qui turlupine tous les indépendants : comment as-tu fixé tes tarifs
Pour être complémentent transparente, lorsque j’ai annoncé mes tarifs à l’association ADIE pour connaître leurs points de vue, ils m’ont de suite stoppé net ! Je proposais des tarifs réduits qui, d’après eux, ne représentent guère mes prestations. Il faut donc calculer ses tarifs, en fonction du salaire que l’on va soi-même se verser, prendre en compte les frais de déplacements, les impôts qui viennent à la fin de l’année etc. Cependant, je considère qu’en étant junior, les prestations restent faibles mais peuvent évoluer par la suite avec l’expérience. Mes tarifs varient également en fonction du projet, du client et de la durée. Lorsque le projet est assez conséquent, je propose des forfaits.
Tu m’as dit te considérer comme une vraie commerciale, cette partie du travail cause parfois bien des soucis aux indépendants. Pourrais-tu donner tes 3 meilleurs conseils pour une prospection efficace ?
Pour rebondir sur mes propos précédents, le fait que je sois passionnée et que je connaisse bien le produit, cela créé une certaine confiance. Le client se sent à l’aise très rapidement. Pour éviter ce genre de « souci » et éviter de passer pour « un vendeur de tapis » il faut :
- S’intéresser aux clients un maximum et détourner les questions fermées par téléphone
- Chercher les informations nécessaires pour comprendre ce qui lui manque et ce que vous pouvez lui apporter
- Être professionnelle tout en étant « ouverte », accessible pour le mettre en confiance, oublier cette étiquette de Business Woman réfractaire
Comment gères-tu la solitude du statut de freelance ?
Il existe des moments très lourds surtout pour moi que j’essaie de compenser avec ma vie privée. J’ai toujours eu des collègues formidables ! Des personnes qui ont su m’élever et reconnaître mes compétences. D’ailleurs, je ne serai pas chef de ma micro-entreprise sans eux ! Je compense donc grâce à mon compagnon qui est lui-même dans le jeu vidéo.
Un joueur très doué qui commence lui aussi un beau projet : celui de devenir streamer professionnel dans le JV. Je vais donc être son agent par la suite. Il travaille donc à la maison dans le même appartement. Lorsque ce dernier m’étouffe, je n’hésite pas une seule seconde à sortir ! Il existe pas mal d’espaces de co-working sur Lyon très sympathiques ainsi que des cafés dédiés au travail. J’essaie également de participer un maximum aux rencontres des freelances lyonnais, c’est très divertissant et ludique à la fois.
Tu es une femme dans le milieu du jeu vidéo, j’imagine que vous n’êtes pas une majorité. Comment on fait sa place dans un milieu aussi masculin ?
J’ai appris dès mon plus jeun âge que j’allais réaliser une carrière atypique et que je le serai, atypique. Non, nous ne sommes pas une généralité mais en partageant par exemple, mes études avec 28 hommes, je me suis sentie comme un poisson dans l’eau ! Je sais de source sure, que certaines femmes dans mon milieu subissent encore en 2019 des propos sexistes voir du harcèlement. Je fais d’ailleurs partie des Womens in Game, incroyable association mettant en valeur le rôle de la femme au sein du monde digital. J’ai fait ma place très rapidement pour ma part, car ces jeunes hommes à l’école n’ont pas su résister à mon charisme débordant. Je suis aussi une grande gueule donc je remplissais mon rôle de déléguée de classe très à cœur ! À l’heure actuelle, rien n’a changé mais il n’est pas rare de tomber encore sur quelques remarques futiles…
La traditionnelle question de fin : quels sont tes conseils pour entreprendre heureux ?
Ne pas hésiter à y aller à fond ! Ne pas s’arrêter sur les propos de certaines personnes qui pourront vous dire que l’échec se fait sentir ! Même si c’est parfois de la part de vos proches. Si vous le sentez, foncez. Sachez que beaucoup de personnes ne souhaitent pas votre réussite par pure jalousie de rester dans la sécurité mais la chance sourit aux audacieux.
Je remercie grandement Johanna pour son temps et son implication. Tu peux la retrouver sur Linkedin ou Instagram. Tu peux aussi lui poser tes questions en commentaires, juste là-dessous !
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Merci pour cette belle interview inspirante.