Aujourd’hui, tu vas pouvoir découvrir le parcours, le quotidien et les conseils de Sophie : freelance en consulting stratégique, digital nomad, bloggueuse food, maman-entrepreneur, il y a tant de choses à dire sur Sophie et son quotidien ! J’avoue que la grande difficulté, pour moi, a été de choisir mes questions car il y aurait beaucoup de choses à lui demander.
Dans cette interview passionnante, elle nous parle de sa vie de digital nomad, en famille et en camion ! Au menu : son quotidien, ses conseils pour se lancer en digital nomad et vivre sur les routes, comment concilier sa famille, ses activités et Gari, son fidèle camping-car.
Question préliminaire : Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?
Bonjour ! Je m’appelle Sophie Gironi, j’ai 44 ans et je vis dans un camion avec mon mari, ma fille et mon chat depuis juin 2019.« Enfant du web », j’ai bossé dans quelques Startups de la première bulle, avant de reprendre mes études en stratégie et management en 2005. Depuis j’ai travaillé dans des agences de comm digitale, j’ai monté une agence conseil en stratégie digitale avant d’être embauchée par mon client Gandi.net pour diriger sa communication. Après 5 ans, j’ai tout lâché pour vivre en camion et revenir à l’entrepreneuriat.
Tu vis à mi-temps en digital nomad (en camping-car) avec ton mari et ta fille. Comment vous est venue cette idée et comment organises-tu ton quotidien de freelance ?
C’est un pivot dans un projet de changement de vie. Nous avons eu l’idée de créer un coworkcamp dans le Vaucluse il y a 3 ans, mais malheureusement ce projet n’a pu aboutir pour tout un tas de raisons, malgré une année de travail acharné. Nous avions acheté notre premier camping car pour prospecter la région où nous voulions nous implanter, et nous sommes tombés amoureux de cette vie. Au point de décider d’en faire notre quotidien lorsque nous avons renoncé à notre projet. Aujourd’hui, nous partons 4 à 7 semaines d’affilée, avant de rentrer à notre camp de base une petite semaine, à Nice, pour que notre ado puisse voir ses copains essentiellement, et régler quelques trucs administratifs.
Tu es restée 5 ans à la tête de la communication de l’entreprise Gandi. Qu’est-ce qui t’as décidé à les quitter ?
C’est la première fois que je reste aussi longtemps dans une boîte !Généralement j’ai la bougeotte et au bout de 2 ans, j’ai envie d’aller voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, envie d’apprendre de nouvelles choses, aussi. Après 5 ans, pendant lesquels j’ai construit mon poste, j’avais l’impression d’avoir fait le tour et je n’avais plus la niaque nécessaire à aborder les nouveaux challenges qui s’annonçaient. Et a titre perso, même si en tant que salariée distante j’aurais pu combiner ce job avec notre vie en camion, j’avais besoin de me sentir libre, ce qui est compliqué quand on travaille en équipe, a fortiori avec une équipe qui bosse depuis des bureaux avec des horaires classiques.
A côté tu tiens également un blog nutrition, comment tu articules ça avec ton job de freelance ? Quel est ton projet avec ce blog ?
Pour être honnête, ce blog nutrition, mes livres de recettes et les programmes associés sont en train de devenir mon activité principale, avec l’objectif assumé d’en vivre d’ici 18 mois.Mon activité de freelance est le filet qui me permet de financer l’investissement nécessaire à lancer cette activité mais je travaille uniquement pour quelques clients qui me connaissent de longue date, sur des projets choisis – et je me fais plaisir aussi !
Ta fille vous accompagne dans cette aventure et passe cette année son bac (on lui souhaite bonne chance!) par correspondance. Comment a-t-elle perçu ton nouveau choix de vie ?
A la base, quand nous avons décidé d’abandonner notre projet de coworkcamp, nous avions décidé de voyager essentiellement pendant les vacances scolaires, et de prolonger un peu nos séjours en la laissant quelques jours se gérer en autonomie pour aller en cours. C’est elle qui a proposé de suivre ses cours par correspondance pour pouvoir nous accompagner, parce-que, je cite « elle ne pourrait plus le faire en études supérieures et qu’elle avait envie de voyager avec nous ». Je dirais donc qu’elle a largement contribué à ce choix de vie ! 😉
Lors de notre échange, tu as utilisé le terme « slowlife », tu considères que c’est une démarche nécessaire aujourd’hui, pour tous, de ralentir le rythme ?
Pour tous, je ne sais pas. J’ai envie de dire oui, parce que clairement cette accélération entraîne la surconsommation et la dégradation de notre belle planète. Mais je comprends aussi, pour l’avoir été, qu’on puisse être entraîné dans un cercle vicieux : carrière, vie sociale, réussite, belle maison, belle montre, belle voiture…
Pour nous, après 25 ans de vie pro intense, c’était clairement le moment. Et notre découverte de la vie en camion a été aussi la confirmation de notre côté ‘minimaliste’. Nous n’avons jamais été ambitieux en terme de ‘possessions’. Un appart, pas une belle maison avec jardin et piscine, une voiture sympa mais d’occasion, des vêtements qu’on garde des années… A part ma manie pour les sacs et nos jouets électroniques, on était déjà plutôt économes. Vivre dans 10m2 oblige à l’être encore plus, parce qu’il faut également économiser l’espace, et on s’est vite rendu compte qu’on vit très bien, voire mieux, avec moins.
J’imagine que ton mari et toi avez réfléchi à ce nouveau choix de vie. Quelles étaient vos peurs et comment les avez-vous dépassées ?
Je ne me souviens pas avoir eu « peur », je crois que c’est venu tellement progressivement que nous avions déjà dépassé les principaux obstacles avant de nous lancer. Nous travaillons à distance tous les deux depuis de nombreuses années, du coup nous savons que nous sommes capables d’être 24h sur 24 ensemble. J’ai déjà entrepris à plusieurs reprises et j’avais des clients qui m’attendaient… et mon mari bosse en télétravail à temps complet depuis plus de 5 ans. Nous avons également beaucoup voyagé, pour le plaisir et pour le boulot, donc nous savons nous organiser et nous sortir de situations pas forcément simples. Ma seule inquiétude portait sur la capacité de ma fille à gérer la vie nomade et ses études mais pour l’instant, ça se passe bien.
Aujourd’hui, que t’apporte cette vie ?
La sérénité. En camion, la vie est simple et réglée comme une horloge, les tâches s’enchaînent dans un ordre précis, l’ordre est de rigueur…On appelle ça la valse du camion, comme une chorégraphie. Et comme une chorégraphie, il faut un peu de temps pour la mettre au point et l’apprendre, mais une fois qu’on la connaît, ça « coule de source ». Et puis bien sûr, les belles rencontres, les nouveaux paysages, les jolis moments qu’on s’offre à trois, et cette folle sensation de liberté dès qu’on met le contact.
Quels conseils donnerais-tu à celles et ceux qui voudraient faire comme toi ?
De ne pas tout faire d’un coup ! Quitter un boulot dans des bureaux avec des collègues et une vie sociale intense pour devenir freelance et digital nomad, c’est rude. Financièrement, socialement, il faut être en mesure de l’assumer.
Donc je dirais déjà :
- d’éprouver sa capacité à bosser en autonomie, à entreprendre, à trouver des clients, à s’organiser pour être efficace et productif.
- Une fois que le modèle économique et le fonctionnement de l’activité sont bien calés, et seulement à ce moment-là, envisager les voyages, en camion ou autrement, et là encore, commencer progressivement.
L’habituelle question de fin : quels sont tes conseils pour entreprendre heureux ?
Je dirais « entourez-vous », parce que lorsqu’on entreprend on se confronte souvent à une grande solitude, et qu’il faut être capable de se rapprocher d’autres entrepreneurs, au sein d’espaces de coworking, à l’occasion d’événements…
Et « amusez-vous » parce que monter sa boîte et traverser toutes les difficultés que ça représente pour bosser sur des trucs casse-pieds, ça n’a pas vraiment d’intérêt. Je terminerai donc sur le fameux
Trouve un travail que tu aimes et tu n’auras plus l’impression de travailler pour le reste de ta vie
Je remercie grandement Sophie pour son temps et son implication. Tu peux la retrouver sur Linkedin, sur son site de consulting ou sur son blog food. Tu peux aussi lui poser tes questions en commentaires, juste là-dessous !
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