Bien que l’on soit dimanche (je ne bosse jamais le week-end), j’ai été prise d’une envie irrésistible d’écrire. Et pourtant, je ne savais pas sur quoi. Et puis, ça m’est apparu comme une évidence. Déjà parce que c’est un sujet qui me tient à coeur et ensuite, parce que j’écris le dimanche 12 avril 2020. Nous sommes dans la quatrième semaine du confinement de l’épidémie de Covid-19. J’aurais pu, depuis des semaines, écrire sur mes « x conseils pour bien vivre le confinement » mais, pour l’instant, ça ne m’emballe pas. En revanche, je pense que cela vient souligner une question fondamentale et bien plus générale que le confinement en tant que tel, comment changer de regard sur les situations ?
Comment lis-tu la situation ?
Des problèmes, nous en rencontrons tous :
- Des emmerdes dans nos vies perso
- Des emmerdes dans nos vies pro
- Les emmerdes dans la vie perso qui nous pourrissent la vie pro
- Et réciproquement
Ces emmerdes sont plus ou moins graves, j’en conviens. Et tu constateras toi-même que beaucoup de facteurs influent sur la manière dont tu vas prendre les choses :
- Ton niveau de stress/de fatigue à ce moment-là
- Le cumul des emmerdes (oui, souvent, la première est bien mieux prise que la 5e de la semaine)
- Ta capacité à relativiser
- Ton expérience des choses (les pépins que tu as vécu à 15 ans étaient surement moins graves que ceux que tu vis aujourd’hui. Pour autant, quand tu avais 15 ans, ça t’a bien pourri la vie ?)
- etc
Mais bien sûr, il y a plein d’aspects sur lesquels tu peux travailler pour changer ton regard sur les choses. Tout n’est pas figé !
Evite les effets de généralisation
Phénomènes bien connus chez les pessimistes, pour changer ton regard sur le pépin qui vient de t’arriver, il faut déjà que tu évites un maximum les effets de généralisation. En clair, il faut prêter attention à ton langage et éviter les :
- Jamais/Toujours (c’est toujours comme ça, ça ne passera jamais)
- Rien/Tout (Rien ne se passe jamais comme je le veux, tous les clients sont des mauvais payeurs)
Les stratégies de coping
Les stratégies de coping désignent les mécanismes que tu mets en place pour faire face à un stresseur. Pour faire simple, on va différencier ici les stratégies de coping actives et passives et prendre l’exemple d’une galère administrative à régler.
- Dans les stratégies actives, on retrouve le soutien social (ex : tu ne sais pas comment gérer ta galère administrative alors tu vas appeler des proches qui seraient en mesure de t’aider ou de te soutenir moralement) et la mobilisation des ressources (ex : tu vas aller chercher sur Google une solution ou poser la question sur le super groupe privé de Bien dans ta Boite)
- Dans les stratégies passives, on retrouve la rumination (ex : tu vas ruminer que cette galère t’ait tombé sur la tête et tu vas avoir du mal à débrancher de ça) et l’évitement (ex : tu vas fuir le problème et procrastiner/éviter en regardant la télé, fumant ta clope, en partant faire du shopping, etc).
? Alors, évidemment, on cherche autant que possible à fonctionner sur des stratégies actives. Ceci dit, il ne faut pas tomber dans une caricature -qui serait bien trop simpliste pour la complexité de la psyché humaine- et dire que les stratégies passives, c’est naze. Car, bien que sur le long-terme elles ne sont pas payantes, sur le cour-terme, elles le sont ; notamment l’évitement. Et dans un premier temps, l’évitement peut permettre à l’individu de se décharger d’une charge émotionnelle trop importante pour lui qui pourrait le dépasser.
L’acceptation émotionnelle
Oui mais comment ne pas tomber dans l’évitement et la rumination, tu vas me dire ? C’est une remarque très pertinente. Et la première chose, c’est l’acceptation émotionnelle. Accepter les émotions plutôt que de les fuir ou que de chercher à tout prix à les corriger/modifier/supprimer.
Reprenons notre exemple : que se passe-t-il si je cherche à tout prix à éviter l’anxiété générait par mon problème ?
- Je souffre déjà de m’être pris ce problème sur la tête (souffrance de niveau 1)
- Je vais souffrir de mes stratégies car je vais me focaliser sur le problème (et donc le faire enfler et le cristalliser). C’est la souffrance de niveau 2.
Ce phénomène, en Psychologie Positive, on l’appelle la double-contrainte. Note également que l’évitement, pour être « efficace » doit être constamment répété. C’est donc très énergivore comme stratégie.
NB : Tu peux lire mon article « Être positif tout le temps, c’est possible ?«
La Pleine Conscience
Ok parfait mais comment accepter ? Une fois n’est pas coutume, je vais te parler de Pleine Conscience. Car, dans la question de changer de regard sur les situations, cette compétence positive est surement une des plus utiles. Et non, ne saute pas ce paragraphe même si la méditation te file de l’urticaire. Car la Pleine Conscience ne se réduit pas à la méditation et qu’il y en a vraiment pour tous les goûts ?
En pratiquant la Pleine Conscience régulièrement, tu vas apprendre à observer et à connaître ton mental ; et ainsi, à en être beaucoup moins esclave.
Soyons honnêtes, beaucoup de situations qui nous pourrissent la vie se passent dans notre tête. La Pleine Conscience t’apprend la défusion cognitive : apprendre à ne pas adhérer coûte que coûte à nos pensées.
Ta capacité à prendre tes responsabilités
Pour faire suite au point précédent, un point difficile avec la Pleine Conscience, c’est de prendre ses responsabilités dans les difficultés que nous vivons.
☝️ Bien sûr qu’il y a des situations objectivement difficiles, mais je parle notamment de toutes les petites emmerdes que nous rencontrons au quotidien. Beaucoup d’entre elles prennent des proportions pas possibles parce que nous laissons notre mental diriger l’histoire.
Nous sommes responsables de nos interprétations de la situation. Responsables du langage que nous utilisons pour en parler, responsables des pensées que nous laissons driver le problème. Prendre ses responsabilités n’est pas chose facile mais c’est la première étape pour sortir de la victimisation et pour passer en mode solutions.
La gratitude
En voilà une des compétences positives les plus belles qui soient ! Et si, il y a un lien avec l’article d’aujourd’hui, car c’est sûrement une des compétences qui va le plus t’aider à changer de regard sur les situations que tu vis.
NB : Si tu as besoin de reprendre les bases de ce qu’est la gratitude, j’ai écrit tout un article sur comment la gratitude peut servir ton bien-être au travail.
En pratiquant la gratitude -donc en étant reconnaissant.e pour ce que tu as/tu es/ tu vis- tu envoies le message à ton cerveau que tu as/es/vis déjà. Forcément, ça change ton rapport à la situation. Exemple !
- J’en ai marre, pourquoi fallait-il que cette merde administrative me tombe sur la tête ! A moi ! Et maintenant en plus !
- Versus : Je suis vraiment contrariée par cet évènement. Heureusement, je peux compter sur le soutien de mes proches et heureusement, je suis en bonne santé pour affronter tout ça.
Tu vois comme, tout de suite, ça change la donne ? Sois reconnaissant.e pour ce que tu as déjà. Ca va t’aider à ne pas prendre les choses pour acquises, ça forge l’humilité. Ce n’est pas évident et ce n’est pas acquis d’avoir la santé, l’amitié, la famille, l’amour, un toit sur la tête et à manger sur la table.
NB : Juste attention, je te renvoie à l’encart sur l’acceptation émotionnelle. La gratitude c’est merveilleux mais attention à ce qu’elle ne devienne pas une source d’évitement. Le fait d’être reconnaissant.e n’empêche que tu te sentes en colère/triste/anxieux.se
Par rapport au confinement :
Je voulais juste écrire quelques lignes par rapport à la situation actuelle (mes excuses pour celles et ceux qui liront cet article plus tard) : cette terrible épidémie de Covid 19 nous oblige à changer nos habitudes et notre regard. Je crois notamment que cette épidémie et ce confinement forgent l’humilité et la gratitude. Je m’adresse notamment à celles et ceux qui vont bien, dont les proches vont bien, qui ont des toits sur la tête et à manger. Soyez reconnaissant.e.s pour tout ça, ce n’est pas acquis. Je ne dis que vous devez culpabiliser pour ça, pas du tout ! Mais restons humbles. La liberté de circuler dans l’espace public, qui nous paraît tellement évidente, n’est pas acquise. La prospérité de nos entreprises n’est pas acquise. Tout ce que nous avons, c’est la Vie qui nous l’a donné. A n’importe quel moment elle nous le reprend ?
Je vous souhaite à tous tout le meilleur dans cette difficile période. J’ai une pensée sincère pour toutes celles et ceux qui perdent leurs proches sans pouvoir leur dire au revoir, à toutes celles et ceux qui voient leurs entreprises couler sans être soutenus, à toutes celles et ceux qui subissent des violences familiales, institutionnelles, ou toute forme de violence. Je vous envoie à tous, bien que cela ne sera jamais suffisant, tout mon amour et mon modeste soutien.
Et à tous les entrepreneur.e.s qui se battent pour garder leur boîte vivante (et l’économie de ce pays avec), vous êtes des guerrier.e.s ! ?
- Rejoins la communauté des entrepreneurs heureux (oui, c’est presque comme dans la chanson) de Bien dans ta Boite pour co-construire ta réussite.
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