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Être positif tout le temps, c’est possible ?

6 minutes de lecture

Aujourd’hui, je t’écris un article un peu différent. Pour cette fois, pas de « x conseils pour » mais plus un plaidoyer, oui, rien que ça (mais t’inquiète pas, tu vas quand même retrouver mon fameux plan :p). Quand on est spécialisé.e en psychologie positive, c’est une question qu’on nous pose souvent : peut-on être positif tout le temps ?

Je te le dis tout de suite : la réponse est non. Mais ne t’en fais pas, l’article ne s’arrêtera pas là. Je vais te donner une réponse plus complète que ça !


#1 : Viser le fonctionnement optimal et non maximal

C’est mon côté un peu scolaire mais je vais te (re)-donner la définition « officielle » de la psychologie positive.

C’est l’étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions.

Cette définition implique plusieurs choses dont on pourra rediscuter. Pour cet article, je veux attirer ton attention sur le mot en gras : optimal. S’épanouir et fonctionner de manière optimale et non pas maximale.

Que tu sois branché.e psychologie positive ou non, peu importe. Ca va au delà de ça. Il s’agit pour toi de trouver les modalités dans lesquelles tu fonctionnes le mieux et pas celles dans lesquelles tu fonctionnes parfaitement. De toute manière, tu sais comme moi que c’est absolument impossible et peine perdue de vouloir tout faire parfaitement. D’autant que la perfection, c’est une notion bien relative …

#2 : La tyrannie de la positivité

Être positif tout le temps, comme tu l’as vu, c’est déjà un contre-sens de la psychologie positive. Elle porte d’ailleurs un peu mal son nom pour ça. On désigne parfois cela sous le terme de la tyrannie de la positivité.

Depuis quelques années particulièrement, on nous répète et rabâche qu’il faut être positif ! Sauf que « être positif », dans ces termes, ça peut emmener à :

  • Nier ses émotions
  • Refuser de voir le problème
  • Faire l’autruche et ne pas chercher de solution

Or la Psychologie Positive, et au sens large quand on cherche son fonctionnement optimal, c’est tout l’inverse !

Tu n’as pas à aller bien tout le temps, à être positif et souriant tout le temps. Tu as le droit (et c’est normal !) d’être en colère, d’être triste, de pleurer. Evidemment que tu as des problèmes ; sans aucun doute tu en auras toute ta vie. Cela me fait penser aux introductions qu’utilise parfois Anthony Robbins quand il dit que les seules personnes sans problème sont dans les cimetières.

filles positives les pouces en l'air

#3 : Et si on est pas positif tout le temps ?

La question n’est pas d’être positif tout le temps mais de développer des compétences positives pour augmenter son niveau de bien-être au quotidien et faire face aux difficultés de la vie. Tu peux être capable de relativiser une situation difficile et en même temps, pleurer pour celle-ci. L’un n’empêche pas l’autre. Cela montre que les processus rationnels et émotionnels fonctionnent.

Tu ne seras pas rempli d’émotions positives tout le temps mais il faut en effet travailler à ne pas être envahie d’émotions négatives tout le temps. C’est la voie du milieu comme dirait les bouddhistes. Je t’invite à cultiver des compétences positives pour ressentir des émotions positives le plus souvent possible et ce sont elles qui t’aideront à faire face aux émotions négatives.

#4 : La culpabilité et le plus petit pas possible

Cette tyrannie de la positivité peut mettre certaines personnes dans un sentiment d’échec perpétuel et de culpabilité. Rien de pire, quand on va mal, qu’on nous donne l’impression qu’on ne fait pas assez bien. On culpabilise, on se sent nul.le, on a l’impression que tout le monde s’en sortirait mieux que nous. On sait qu’il faudrait relativiser, se calmer, se raisonner mais on n’y arrive pas.

Quand je parle de l’approche centrée solutions à mes coachés individuels ou à des groupes, je rencontre parfois ces résistances. J’invite mes coachés à se focaliser sur les solutions plutôt que sur leurs problèmes. Tu t’en doutes, certain.e.s d’entre eux.elles vivent des situations difficiles dans lesquelles ils.elles ont du mal à voir les solutions. Cette approche, mal présentée, peut culpabiliser les coachés/patients/personnes leur donnant l’impression qu’ils ne sont pas assez efficaces pour gérer leur problématique. Peut-être que tu as déjà ressenti ça d’une manière ou d’une autre.

C’est ici que rentre en compte la stratégie des petits pas : si tu vis une difficulté en ce moment, ne culpabilise pas d’être mal, c’est normal. Oui, tu dois te concentrer sur les solutions mais ne t’attaque à ta difficulté d’un coup si elle te paraît énorme. Mets en place la stratégie des petits pas : quel est le plus petit pas possible que tu puisses faire en direction de la résolution de ton problème ? Ne te censure pas ! Même si ça te paraît ridicule, c’est déjà un pas vers la solution.

Exemples :

  • Tu es en conflit avec un client qui ne paye pas mais entamer une démarche judiciaire te paraît insurmontable ? Commence par tenter une conciliation par téléphone ou en face à face
  • Tu vis une situation personnelle difficile et tu n’arrives plus à travailler ? Regarde dans ton agenda les rendez-vous que tu peux déplacer pour te soulager. Cela ne réglera pas le problème, on est d’accord. Mais c’est un premier pas dans le sens du mieux
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#5 : Développer des compétences positives pour fonctionner au mieux

Depuis le début, je te parle de compétences positives à développer. Il en existe en pagaille mais voici quelques idées en vrac de compétences positives à optimiser pour augmenter ton niveau de bien-être et faire face aux difficultés :

  • Travailler sur la gratitude et la bienveillance
  • Trouver tes moments de flow (les moments où le temps est passé tellement vite que tu ne t’en es même plus rendu compte)
  • Méditer chaque matin pour augmenter ton attention à l’instant présent (pleine conscience)
  • Arrêter de se flageller pour tout et valoriser l’acceptation de soi et la sérénité
  • Se concentrer sur la résolution de problèmes

Et toi, que penses-tu de tout ça ?



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Laura Besson

Laura Besson est la fondatrice de Bien dans ta Boite où elle accompagne les entrepreneurs à transformer leur quotidien et forme les entrepreneurs de l’accompagnement. Egalement hôte du podcast « Bien dans ta Boite », elle a accompagné plus de 300 entrepreneurs en coaching & thérapie afin qu’ils se transforment, co-construisent avec les Autres et changent le Monde. Convaincue de l’approche systémique et humaniste, Laura met un point d’honneur à accompagner chaque entrepreneur dans sa singularité et sa globalité.

Cet article a 4 commentaires

  1. Mylène

    Ah enfin un article pertinent sur la psychologie positive ! Cela faisait longtemps que je n’en avais pas lu un qui fait la différence entre le positivisme à outrance et la mise en place de compétences positives. Merci !

  2. Justine

    Voilà ENFIN un article qui explique parfaitement pourquoi la psychologie positive est vraiment bénéfique et qu’effectivement, ça ne veut pas dire que tout va pour le mieux tout le temps. Comme tu l’expliques très bien, je lis aussi beaucoup de témoignages qui estiment que c’est néfaste, et que ça n’amène qu’à la culpabilisation. Je ne suis pas d’accord. Quand c’est bien fait, comme ici dans ton article et probablement sur ton blog entier, c’est génial et c’est réellement positif. Alors encore merci pour ce partage juste. 🙂

    1. Laura Besson

      Merci infiniment Justine pour ce gentil commentaire ! Je suis ravie que l’article te plaise et qu’il puisse souligner, en effet, ces a priori contre-productifs qu’on peut avoir sur la psychologie positive 🙂

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